Xavier Bertrand, après le second tour des élections régionales, le 13 décembre 2015, à Saint-Quentin. | BENOIT TESSIER / REUTERS

« Je ne serai pas candidat à l’élection de novembre. J’ai pris un engagement vis-à-vis des habitants des Hauts-de-France et j’ai l’intention de le tenir. » Dans une interview au Journal du Dimanche (JDD) à paraître le 25 juin, le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a affirmé qu’il ne briguera pas la tête du parti Les Républicains en novembre, tout en invoquant sa volonté de faire de sa région sa « priorité ».

« Valérie Pécresse serait une très bonne candidate », a souligné M. Bertrand qui se dit « prêt à lui apporter [s] on soutien ».

« Même si j’ai conscience que je peux l’emporter, je ne serai pas le responsable d’une nouvelle guerre des chefs », a encore relevé celui qui incarne une ligne centrale dans son parti, notamment face à celle de Laurent Wauquiez, davantage conservatrice, identitaire et qui « court après l’extrême droite », selon M. Bertrand.

Pour lui, les « partis politiques à l’ancienne » sont obsolètes. Il déplore un fonctionnement « parisien, centralisé alors qu’il faudrait donner le pouvoir au terrain ». « Les idées ne sont jamais débattues », a-t-il encore grincé en évoquant une « hémorragie de militants » aux Républicains.

Un appel au rassemblement avec le centre

« Pour gagner, la droite et le centre doivent rassembler, et pas cliver, se réinventer, renouer avec la France populaire, parler à la fois à l’ouvrier et au chef d’entreprise, à l’infirmière et au chirurgien, à l’agriculteur et au fonctionnaire, au rural et à l’urbain », a-t-il égrené, en guise de feuille de route pour l’actuelle présidente de la région Ile-de-France.

Interrogé sur sa volonté de créer son propre parti, M. Bertrand a estimé que « la question ne se pose pas aujourd’hui ». « J’ai déjà un think tank, qui s’appelle la Manufacture », a-t-il relevé. « Et je vais réunir nombre de mes amis parlementaires début juillet pour leur expliquer ma position », a-t-il glissé, tout en dressant un sombre tableau de son parti actuel, traversé par d’importantes lignes de fractures idéologiques.

« En réalité, il n’y a plus grand-chose en commun entre nous. Nous continuons à vivre ensemble, mais ça fait bien longtemps qu’on ne s’aime plus. Et on a peut-être plus grand-chose à faire ensemble. »

Par ailleurs, tout en rappelant avoir été en contact avec l’entourage d’Emmanuel Macron à la fin de la campagne présidentielle, M. Bertrand a marqué sa différence avec le chef de l’Etat dont il n’est « pas sûr qu’il ait envie de s’ouvrir aux idées des autres ».

« Il a fait venir des gens de droite parce qu’il applique un adage connu : diviser pour régner », a cinglé M. Bertrand, tout aussi acide au sujet des premiers pas du nouveau locataire de l’Elysée. « En politique, le problème n’est pas de briller, mais de durer. »