Renault et PSA confirment leurs commandes et investissements sur le site de GM & S
Renault et PSA confirment leurs commandes et investissements sur le site de GM & S
Le Monde.fr avec AFP
Le tribunal de commerce de Poitiers doit rendre vendredi sa décision sur le sort de l’équipementier creusois, menancé de liquidation.
Sur le site de GM & S à La Souterraine, Creuse, le 27 juin. | PASCAL LACHENAUD / AFP
Le ministère de l’économie a fait savoir, au terme d’une réunion de crise dans la soirée du 27 juin, que les constructeurs automobiles Renault et PSA avaient confirmé le montant des commandes promises pour pérenniser le site de l’équipementier GM & S de La Souterraine (Creuse) – menacé de liquidation – et prévu d’y investir plusieurs millions d’euros. Les discussions qui se sont déroulées à Bercy entre des syndicalistes et le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux se sont prolongées dans le bureau du ministre Bruno Le Maire pendant 45 minutes jusqu’à près de minuit, a détaillé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole du ministre.
« Carlos Ghosn et Carlos Tavares ont confirmé le montant de commandes sur lequel ils s’étaient engagés lors des précédents entretiens, soit respectivement 12 millions d’euros annuels pour PSA et 10 millions d’euros annuels pour Renault », détaille un communiqué diffusé peu de temps après la réunion. Les deux groupes ont en outre annoncé leur « intention d’investir à hauteur de 10 millions d’euros pour la modernisation du site et le financement de nouveaux outillages spécifiques à partir de 2018 ».
De l’avis du ministère, « ces nouveaux éléments doivent permettre à l’entreprise GMD, unique potentiel repreneur identifié à ce stade, de finaliser son offre dans la perspective de l’audience du tribunal de commerce de Poitiers du vendredi 30 juin ». Bruno Le Maire s’est également entretenu par téléphone avec Alain Rousset, président de la région Nouvelle Aquitaine et ils sont tombés d’accord pour continuer d’« accompagner la restructuration du site après les décisions déjà prises en commun sur [s] a dépollution et sur les loyers des bâtiments industriels ».
« Face à un mur »
Un des quatre délégués CGT qui participaient aux discussions à Paris, Patrick Brun, avait annoncé une reprise des négociations vers 21 heures après une suspension en fin d’après-midi. La réunion de la cellule de crise créée par les autorités avait été organisée en dans l’après-midi au ministère de l’économie, avec les constructeurs automobiles clients de GM & S – Peugeot PSA et Renault – ainsi que les syndicats CGT et FO, mais elle s’était interrompue en début de soirée sans résultat tangible.
Selon un autre représentant de la CGT présent à Bercy, Vincent Labrousse, lors des échanges, M. Griveaux avait notamment affirmé « qu’il n’y aurait pas de prolongation de la période d’observation », laquelle s’achève vendredi 30 juin. Le repreneur potentiel, GMD, « s’est engagé sur 10 millions d’investissement sur le site », mais refuse de verser des indemnités de licenciement supra-légales, a dénoncé M. Labrousse. Dénonçant « du chantage », il avait alors déploré « rien n’est sorti de la cellule de crise, c’est inadmissible et indigne ». « On a été à l’écoute, force de propositions et on se retrouve face à un mur. »
Devant cette absence d’avancée, sur le site de GM & S Industry, à La Souterraine, des ouvriers contenaient dans des bennes des feux allumés avec des pneus, des palettes et des cartons, près des machines, pour éviter leur propagation.
277 employés
Le tribunal de commerce de Poitiers doit rendre vendredi sa décision sur le sort de GM & S Industry avec l’examen de l’offre de reprise de l’emboutisseur stéphanois GMD. Ce dernier a exprimé son intérêt pour l’équipementier creusois mais n’avait toujours pas déposé de proposition en bonne et due forme lundi. GM & S risque en conséquence la liquidation judiciaire. Emboutisseur-soudeur-assembleur de La Souterraine, deuxième employeur privé de la Creuse avec 277 salariés, la société a déjà passé six mois en redressement judiciaire, et traverse son troisième redressement judiciaire en huit ans.