Amnesty International a organisé des actions de soutien à ses membres lundi 10 juillet. Ici, devant l’ambassade turque à Bruxelles. | FRANCOIS LENOIR / REUTERS

La garde à vue de la directrice d’Amnesty pour la Turquie, Idil Eser, et celle de neuf autres activistes arrêtés mercredi dernier a été prolongée d’une semaine, jusqu’au 19 juillet, apprend-on, mardi 11 juillet.

Huit militants des droits de l’homme ont été arrêtés lors d’un atelier de formation au management et à la sécurité informatique, sur l’île de Büyükada, rattachée à Istanbul. Un Suédois et un Allemand, formateurs lors de cet atelier, ont également été interpellés et placés en garde à vue.

Ces dix personnes sont interrogées pour « appartenance à une organisation terroriste armée », sans autre précision. L’expression « organisation terroriste » désigne le plus souvent pour les autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet 2016, ou les séparatistes kurdes du PKK.

Purge

Le week-end dernier, le président Erdogan a publiquement accusé les activistes de mener des activités s’inscrivant dans la lignée de la tentative de coup d’Etat. « Pourquoi s’étaient-ils réunis à Büyükada ? Ils s’y sont retrouvés pour une réunion qui s’inscrit dans la continuité du 15 juillet », a affirmé M. Erdogan à l’occasion d’une conférence de presse lors du G20 à Hambourg.

Leur arrestation survient dans un contexte de purges massives depuis la tentative de coup d’Etat. Plus de 50 000 personnes, dont des opposants du président Recep Tayyip Erdogan, des membres d’ONG et des journalistes, ont été arrêtées. Parmi eux, le président d’Amnesty Turquie, Taner Kiliç.

Amnesty International a réclamé la « libération immédiate » de ses responsables, de même que le Conseil de l’Europe, dont fait partie la Turquie.