Venezuela : Nicolas Maduro veut parler avec Donald Trump
Venezuela : Nicolas Maduro veut parler avec Donald Trump
Le Monde.fr avec AFP
Le président socialiste veut que la discussion ait lieu par téléphone ou qu’elle se fasse à New York à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies, le 20 septembre.
Le président Nicolas Maduro pendant une session de l’Assemblée Constituante où il a demandé à rencontrer Donald Trump, le jeudi 10 août 2017. / CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro a annoncé, jeudi 10 août, souhaiter avoir « une conversation » avec Donald Trump qui a récemment pris des sanctions contre son pays.
« S’il est autant intéressé par le Venezuela, je suis là, je suis le chef de ce qui l’intéresse », a lancé M. Maduro, lors d’un discours devant la nouvelle et très critiquée Assemblée constituante. Rejetée par l’opposition et les pays occidentaux, cette dernière l’a confirmé à l’unanimité dans ses fonctions de « président constitutionnel de la République bolivarienne du Venezuela ».
M. Maduro a ordonné à son ministre des affaires étrangères, Jorge Arreaza, d’« engager des démarches afin que je puisse avoir une conversation personnelle avec Donald Trump ». Le président socialiste souhaite que cette discussion ait lieu par téléphone ou qu’elle se fasse à New York à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies (ONU) le 20 septembre.
« Avec les armes à la main »
Tout en disant souhaiter avoir des relations « normales » avec les Etats-Unis, M. Maduro a averti M. Trump que son pays répondrait « avec les armes à la main » à une éventuelle agression. « Le Venezuela ne se rendra jamais (…) devrait savoir l’empire américain », a ajouté le président socialiste.
Début août, les Etats-Unis ont pourtant traité le chef de l’Etat vénézuélien de « dictateur » et lui ont imposé des sanctions sans précédent en riposte à l’élection dans le sang d’une Assemblée constituante rejetée par l’opposition qui dénonce une opération de contournement du Parlement qu’elle contrôle. Mercredi, le gouvernement américain a adopté des sanctions à l’encontre de huit responsables vénézuéliens impliqués dans la mise en place de cette nouvelle assemblée.
Par ailleurs, M. Maduro a accusé Washington d’être derrière l’« attaque terroriste » contre une base militaire, dimanche à Valencia (nord du pays), « reprenant des méthodes brutales de coup d’Etat ».
Le président vénézuélien a lancé son invitation à Donald Trump lors d’un discours devant les 545 membres de la nouvelle assemblée chargée de réécrire la Constitution de 1999. Elle régira le pays durant au moins deux ans, le mandat du président s’achevant en janvier 2019.
M. Maduro a ensuite présenté une loi punissant de 15 à 25 ans de prison toute personne « exprimant de la haine, de l’intolérance et de la violence » et a réitéré la nécessité d’appliquer « une justice sévère » et de lever l’immunité des députés et autres élus accusés d’inciter à la violence lors des manifestations.
Retrait du Credit Suisse des affaires vénézuéliennes
Le même jour, jeudi, la banque Credit Suisse interdisait à ses traders d’effectuer des transactions concernant la dette du Venezuela et sur des produits financiers émis par le gouvernement de Nicolas Maduro, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de l’établissement.
Dans un mémo interne, la banque demande à ses courtiers de ne pas toucher à deux obligations – dont une émise en 2014 par la société pétrolière publique PDVSA, et une autre provenant directement du gouvernement – et de ne pas s’occuper des produits financiers émis après le 1er juin par Caracas.
L’établissement va également examiner de près toutes ses relations avec le gouvernement vénézuélien et les entités qui lui sont rattachées pour s’assurer qu’il n’y a pas de risque pour sa réputation. Idem pour les particuliers et entreprises privées, qui devront recevoir un feu vert préalable du département des risques de Credit Suisse avant toute opération.
Credit Suisse veut éviter de se retrouver dans la même situation que Goldman Sachs, critiquée fin mai pour avoir acheté pour 2,8 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) d’obligations émises par PDVSA. La banque suisse a déjà été sanctionnée par le passé par les autorités américaines pour avoir fait des affaires avec des dirigeants et des régimes figurant dans la liste noire des Etats-Unis.