Le « héros » de WannaCry plaide non coupable
Le « héros » de WannaCry plaide non coupable
Le Monde.fr avec AP
La justice américaine reproche à Marcus Hutchins d’avoir créé un virus bancaire apparu en 2014. Il encourt à ce stade quarante ans de prison.
La justice américaine reproche à Marcus Hutchins, ici le 15 mai 2017, d’avoir créé un virus bancaire. Il encourt quarante ans de prison. / FRANK AUGSTEIN / AP
Marcus Hutchins, l’expert britannique qui avait déjoué le rançongiciel WannaCry en mai, est désormais accusé d’être le créateur d’un virus bancaire. Il a plaidé non-coupable lors de sa présentation, lundi 14 août, à un juge de Milwaukee, dans le nord des Etats-Unis.
Six charges ont été retenues contre lui par la justice américaine, notamment la création, la distribution et la vente de Kronos, un logiciel peu connu apparu en 2014 et conçu pour dérober des identifiants bancaires. Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2014 et 2015, bien avant son action contre WannaCry. M. Hutchins encourt, à ce stade de la procédure, quarante ans de prison.
« Un jeune homme brillant et un héros »
« Marcus Hutchins est un jeune homme brillant et un héros. Il va se défendre énergiquement contre ces accusations et quand les preuves seront apportées, nous sommes confiant dans le fait qu’il sera disculpé », a réagi son avocate, Marcia Hoffman, après l’audience.
Il avait été arrêté le 2 août à l’aéroport international de Las Vegas, alors qu’il revenait d’une célèbre conférence de hackeurs. Il avait ensuite été libéré, en échange d’une caution de 30 000 dollars (environ 25 500 euros). Lors de cette audience préliminaire, le juge en a d’ailleurs allégé les conditions : il peut désormais se déplacer aux Etats-Unis et accéder à Internet.
Son arrestation avait jeté un froid dans la communauté de la sécurité informatique. Nombre de ses proches avaient émis des doutes sur l’accusation pesant sur le jeune chercheur, le dépeignant comme un expert dévoué à la lutte contre les menaces informatiques. Son interpellation avait aussi ravivé une certaine angoisse dans le milieu des hackeurs, dont les activités sont parfois à la marge, y compris lorsqu’elles sont légitimes.