Les Britanniques demandent à l’UE d’être flexible
Les Britanniques demandent à l’UE d’être flexible
Le Monde.fr avec AFP
Le ministère du Brexit a demandé dimanche que la Commission européenne ne « traîne pas des pieds » pour négocier la sortie et qu’elle accepte de discuter des points qui l’intéressent.
Les drapeaux britanniques et européens à la commission européenne de Bruxelles, le 19 juin. / Francois Lenoir / REUTERS
L’Union européenne ne devrait pas « traîner des pieds » pour négocier le Brexit, a dit une source du gouvernement britannique dimanche 27 août avant l’ouverture d’une nouvelle session de tractations à Bruxelles. « Les deux parties doivent être flexibles et vouloir trouver des compromis quand il s’agit de résoudre des désaccords sur certains sujets », a déclaré cette source. « Comme l’UE l’a elle-même dit, l’heure tourne donc aucune des deux parties ne devrait traîner des pieds », a-t-elle ajouté.
Le ministère du Brexit a également appelé la Commission européenne à être « plus souple », dans un communiqué.
Les Britanniques souhaiteraient discuter dès maintenant des contours de futurs accords commerciaux entre l’UE et le Royaume-Uni.
Priorités différentes
Mais les 27 affirment qu’ils accepteront d’en parler à condition que des « progrès suffisants » soient accomplis dans trois domaines prioritaires aux yeux de l’Union : le sort des citoyens européens au Royaume-Uni, la facture de sortie et l’avenir de la frontière entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.
« Les conversations concernant notre sortie et le partenariat étroit et spécial que nous voulons à l’avenir avec l’UE sont deux sujets intrinsèquement liés », selon le ministère britannique.
Les positions du Royaume-Uni manquent de « substance » dans les négociations du Brexit, avaient déploré vendredi de hauts responsables de l’UE. « Si vous regardez où nous en sommes et où nous devons être (…) il y a un très grand fossé », avait déclaré devant des journalistes un haut responsable européen ne souhaitant pas être nommé. Et « il est peu probable que nous fassions des progrès significatifs pour combler ce fossé » la semaine prochaine, avait-il ajouté.
Vives critiques
Le ministère britannique écrit que les négociations entre David Davis, le ministre du Brexit, et Michel Barnier, le négociateur en chef côté UE, commenceront lundi et s’étendront jusqu’à jeudi. La date précise du début des négociations n’était pas encore certaine car lundi est un jour férié au Royaume-Uni.
Londres affirme avoir fait preuve d’une « approche pragmatique » dans une série de documents sur ses positions au cours des dernières semaines, sur les futures relations commerciales, la frontière irlandaise ou les mécanismes de résolution des contentieux post-Brexit. Mais des fonctionnaires européens se sont montrés très critiques concernant ces propositions.
Selon la source du gouvernement britannique, les discussions de la semaine prochaine seront essentiellement techniques et devraient être un « tremplin pour des discussions plus substantielles en septembre ».
Le Labor contre-attaque
Le Labour, principale formation de l’opposition britannique, va proposer de procéder à un Brexit en douceur qui permettrait au Royaume-Uni de rester dans le marché unique européen et dans l’union douanière pendant plusieurs années, a annoncé samedi un porte-parole des travaillistes.
Le Labour compte proposer les mêmes « conditions de base » que dans la relation actuelle entre Londres et l’UE, pour une période de transition appelée à suivre le Brexit en 2019. « Après cette période-là, toutes les options seront ouvertes », a ajouté le porte-parole.
Ses propos vont dans le même sens qu’un article paru dans le Guardian, dans lequel Keir Starmer, ministre du Brexit dans le « cabinet fantôme » travailliste, dit soutenir « un maintien dans le marché unique de l’UE au-delà de mars 2019, lorsque le Royaume-Uni quittera l’UE ».
La formation de Jeremy Corbyn « laissera ouverte la possibilité d’un maintien pour de bon du Royaume-Uni dans l’union douanière et dans le marché unique au-delà de la fin de la période de transition », selon l’article du Guardian.