Le premier ministre, Edouard Philippe, juge que le système des emplois aidés, qui consiste à faire subventionner les embauches par le gouvernement, est trop coûteux par rapport à ses bénéfices. En dépit des protestations d’un certain nombre de collectivités locales et d’associations, qui se multiplient depuis plusieurs jours, il a confirmé, dimanche 3 septembre, qu’il y aurait « l’an prochain nettement moins de contrats aidés » qu’en 2017.

« Nous voulons progressivement réduire le nombre des contrats aidés et développer la formation », a-t-il déclaré lors de l’émission « Questions politiques » de la chaîne de télévision Franceinfo, diffusée en partenariat avec France Inter et Le Monde.

« Des contrats précaires subventionnés par l’Etat »

« En 2016, il y avait 460 000 contrats aidés en France. En 2017, le précédent gouvernement en prévoyait 280 000 », a-t-il ajouté, mais « 70 % ont été attribués dans les quatre premiers mois de 2017, on sait très bien pourquoi », a-t-il lancé, en allusion à la campagne électorale. « Nous en avons rajouté : au total fin 2017 il y aura 310 000 ou 320 000 emplois aidés », a-t-il dit.

« Ces contrats sont en réalité des contrats précaires subventionnés par l’Etat, donc le contribuable », et constituent « une aubaine » pour des employeurs, a-t-il critiqué, estimant que le développement de la formation sera « beaucoup plus efficace » pour aider au retour à l’emploi.

Trois secteurs prioritaires

« Dans le secteur marchand, seuls 25 % des contrats aidés débouchent ensuite sur un emploi, donc 75 % d’échec », et « seulement 57 % à 60 % dans le secteur non marchand », a fait valoir le chef du gouvernement.

Trois secteurs resteront prioritaires pour les emplois aidés : l’accompagnement des enfants handicapés, l’Outre-mer et les secteurs d’urgence sanitaire et sociale, a-t-il ajouté.

Interpellé sur le cas des Restos du Cœur à Grenoble, qui se plaignent de ne plus pouvoir servir de repas chauds suite à la suppression d’emplois aidés, Edouard Philippe a assuré que ce cas ne « correspond pas aux orientations fixées par le gouvernement » et donné instruction au préfet pour que « cela soit réglé le plus vite possible ».