Edouard Philippe se compare à « un chef d’orchestre »
Edouard Philippe se compare à « un chef d’orchestre »
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Dans un entretien au « Journal du dimanche », le premier ministre s’explique sur l’équilibre du couple exécutif. A propos des ordonnances réformant le Code du travail il dit que « la victoire ne se mesurera pas contre les syndicats, mais contre le chômage ».
Le premier ministre Edouard Philippe, à l’Elysée (Paris) le 28 août. / JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE
Après le président de la République, c’est au tour du premier ministre de se plier à l’exercice de l’entretien de rentrée. Edouard Philippe est ainsi revenu dans Le Journal du dimanche du 3 septembre sur son rôle au sein du couple exécutif et ses prochains chantiers.
Sur l’équilibre avec Emmanuel Macron
M. Philippe insiste sur sa complémentarité avec le locataire de l’Elysée. « La seule image que je trouve comparable au chef de gouvernement, c’est chef d’orchestre, explique-t-il. Je ne me prends pas pour le compositeur, ni pour le premier soliste, et pas davantage pour le percussionniste au fond de la salle. »
« Le président est la clé de voûte du système. Moi, je mets en œuvre la politique sur laquelle il s’est engagé », a-t-il également avancé.
« Dans son interview au Point [entretien fleuve donné par le chef de l’Etat à l’hebdomadaire, et paru jeudi, jour de la présentation des ordonnances sur le Code du travail], il donne la profondeur, la direction, la cohérence. En présentant les ordonnances, je les traduis en actions concrètes. »
Le premier ministre a également rappelé qu’Emmanuel Macron avait dit aux parlementaires, réunis en Congrès début juin, « combien la réforme du pays serait un exercice difficile. (…) Mais il ne faut pas dramatiser. Si la tâche est difficile, il ne s’agit pas non plus d’un sacrifice ».
Sur les critiques de son entretien à BFMTV et RMC
L’ancien maire du Havre a également défendu son interview de rentrée, accordée à BFMTV et RMC, et à la suite de laquelle il avait été jugé imprécis sur les chiffres, par des membres de l’opposition entre autres.
« Quand je sais, je sais, quand je ne sais pas, je ne sais pas et je le dis. Je connais tellement de gens, en politique, qui font semblant de savoir et qui vous empapaoutent. Moi pas. Je ne connais pas tous les chiffres par cœur, je ne suis pas Wikipédia. »
Sur la menace d’exclusion de LR
M. Philippe a semblé afficher une certaine indifférence face aux menaces d’exclusion de sa famille politique, Les Républicains. « Je reste attaché à ce parti, que j’ai contribué à créer », explique-il.
« Ce que je fais à la tête du gouvernement est conforme à mes idées et à mes valeurs. Il y a des gens qui se passionnent en ce moment pour ce qui se passe dans les partis politiques, grand bien leur fasse. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de faire avancer le pays. »
Sur les réformes et le dialogue social
Le premier ministre vante la politique sociale de l’exécutif. Trois jours après la publication des cinq ordonnances réformant le Code du travail, M. Philippe, invité à se réjouir du relativement bon accueil réservé à ces textes par les centrales salariales, se contente de souligner que « la victoire ne se mesurera pas contre les syndicats, mais contre le chômage ».
« L’accueil des ordonnances est pour moi la reconnaissance de la qualité de la méthode que nous avons mise en œuvre (…) les objectifs étaient clairs, personne n’a été pris par surprise. »
Alors que ni Force ouvrière ni la CFDT ne se sont associées à l’appel à la mobilisation contre les ordonnances lancé par la CGT pour le 12 septembre, le chef du gouvernement remarque en outre que ces textes résultent de concertations qui ont pris en compte des propositions des organisations de salariés : « dans la discussion, nous avons entendu sur plusieurs points les préoccupations des syndicats » et « pas seulement » celles de FO car « il ne pouvait y avoir d’interlocuteur particulier même si la discussion est toujours plus constructive avec les organisations qui se placent dans une perspective d’ouverture ».
Enfin, alors que l’exécutif prévoit d’engager avant la fin du mois de nouvelles concertations sur une réforme de la formation professionnelle, parfois qualifiée de source de financements pour les syndicats, M. Philippe affiche sa volonté de recourir à des méthodes similaires.
« Il est hors de question de renoncer à réformer par crainte de froisser tel ou tel. Nous allons dialoguer avec les partenaires sociaux, avec le même respect et la même écoute que nous l’avons fait tout l’été, et nous allons avancer. »