Immobilier : la Côte d’Opale se paie cher
Immobilier : la Côte d’Opale se paie cher
Par Mathias Thépot
Tout l’été, « Le Monde Argent » propose un tour de France immobilier des littoraux. Pour ce neuvième et dernier volet, cap sur le Pas-de-Calais, où les investisseurs viennent à manquer.
Plage de Berck (Pas-de-Calais). / DR
De Calais à Berck, dans le Pas-de-Calais, le littoral de la Côte d’Opale offre plusieurs lieux de villégiature, dont le plus prisé reste, de loin, Le Touquet-Paris-Plage. Pour un appartement, le prix médian d’acquisition dans la station phare de la région est ainsi de 544 000 euros et de 4 130 euros du mètre carré, selon les notaires. « En bord de mer, les prix culminent parfois à 13 000 euros du mètre », dit Jean-François Hanot, président délégué de la Fnaim Picardie–Pas-de-Calais.
Le Touquet est ainsi plus de deux fois plus cher que les autres stations balnéaires de la côte d’Opale. Toutefois, des destinations comme Wimereux et Wissant, au nord de Boulogne-sur-Mer, ou comme Sainte-Cécile, Stella-Plage et Merlimont, plus au sud, restent appréciées des Franciliens, des Belges et des habitants de la métropole lilloise.
Cette demande permet aux agents immobiliers établis sur la côte d’afficher une bonne santé. « L’année 2016 était notre meilleure année depuis notre création, en 1999 », confie Jean-François Hanot, qui dirige deux agences à Stella-Plage, « et le millésime 2017 est reparti sur les mêmes bases », se réjouit-il. Voilà plusieurs mois que le marché du secondaire décolle sur ce littoral. En deux ans, les prix y sont remontés d’entre 10 % et 20 %, selon l’agent immobilier, même si les niveaux de 2007-2008 sont encore loin d’être atteints.
Mais le manque d’offres de résidences principales, à l’achat et à la location, est un frein à l’activité des agents immobiliers. Explication : ce marché souffre d’un déficit d’image dans la région. « Dans l’esprit des investisseurs, autour du Touquet, il y a une demande pour l’été, mais pas pour le reste de l’année. C’est une idée préconçue. Malheureusement, les promoteurs immobiliers préfèrent développer leur programme vers la métropole lilloise plutôt que dans notre région », regrette M. Hanot.
Pourtant, l’industrie du tourisme se développe au Touquet. Avec, à la clé, des emplois dans la restauration, les hôtels, la balnéothérapie... Une antenne de production de l’entreprise Valeo est d’ailleurs implantée à Etaples, une commune limitrophe du Touquet. En outre, grâce à l’autoroute A16, qui longe le littoral à environ 30 kilomètres de distance, les plages de la Côte d’Opale sont rapidement accessibles des bassins d’emplois de Berck et de Calais. Ce qui génère une demande de résidences principales de la part de ménages souhaitant profiter quotidiennement de l’air marin.
Cette faiblesse de l’offre maintient les prix de l’immobilier à des niveaux élevés. A l’achat, le budget moyen des ménages qui souhaitent acheter sur le littoral se situe entre 180 000 et 200 000 euros. Or, à Stella-Plage, par exemple, « une famille avec enfants aura du mal à trouver une maison en dessous de 250 000 euros sans travaux à faire », confie M. Hanot. Résultat, les jeunes primo-accédants doivent souvent s’éloigner de 10 ou 15 kilomètres de la côte pour trouver leur bonheur.
Sans programme neuf d’ampleur à prix accessible sur ce littoral, la tendance ne devrait pas s’infléchir. La présence d’acheteurs belges et parisiens avec des budgets importants va continuer de maintenir les prix à des niveaux élevés.