Pour Franck Riester, « le centre ne pourra plus faire d’accord avec une droite bientôt dirigée par Laurent Wauquiez et sa ligne identitaire et conservatrice ». Thierry Solère etime que Les Républicains « sont morts au lendemain du premier tour de la présidentielle ». / CHARLES PLATIAU / REUTERS

Une nouvelle union de la droite et du centre. Réunis en séminaire parlementaire à Trouville, mercredi 6 et jeudi 7 septembre, les 35 députés « constructifs » sont parvenus à une position commune sur le devenir de leur démarche « macron-compatible ».

« Nous avons pris la décision de structurer la fédération d’une nouvelle union de la droite et du centre, » a déclaré Franck Riester, coprésident du groupe à l’Assemblée nationale, à l’issue de la première journée. S’agit-il de la naissance d’un nouveau parti ? Pas pour le moment, a précisé le député de Seine-et-Marne issu de LR : « Dans cette fédération, il y aura des partis, dont l’UDI, mais ce sera plus qu’une simple alliance. »

« On ne peut pas décider seuls de lancer un parti », a souligné Agnès Firmin Le Bodo, députée LR de Seine-Maritime et a succédé au premier ministre Edouard Philippe à l’Assemblée nationale. Le rendez-vous de Trouville aura permis, selon elle, de lancer « une fusée à plusieurs étages », qui doit désormais se rapprocher des élus locaux ainsi que des sénateurs qui réfléchissent eux aussi à lancer leur groupe « constructif »« mais après les sénatoriales » – et des militants et sympathisants en accord avec eux.

Le choix d’une troisième voie

Pour Franck Riester, cette nouvelle union de la droite et du centre est d’autant plus nécessaire que « le centre ne pourra plus faire d’accord avec une droite bientôt dirigée par Laurent Wauquiez et sa ligne identitaire et conservatrice ».

Quant aux Républicains, renchérit Thierry Solère, à l’origine de la création du groupe « constructif », « ils sont morts au lendemain du premier tour de la présidentielle », lorsque le bureau politique n’a pas appelé « clairement » à voter pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen.

« Deux solutions s’offrent à nous : rallier En marche ! ou créer un parti », estimait M. Solère à la veille du séminaire. Les 35 députés issus de LR (Thierry Solère, Pierre-Yves Bournazel, Laure de la Raudière, Marine Brenier…), de l’UDI (Stéphane Demilly qui copréside le groupe, Yves Jégo, Jean-Christophe Lagarde, Philippe Vigier…) et indépendants ont donc choisi une troisième option. Un entre-deux qui permet à chacun de rester, pour le moment, encarté dans son propre parti.