Philippe : la baisse des APL n’aura « aucun impact » pour les bénéficiaires dans le logement social
Philippe : la baisse des APL n’aura « aucun impact » pour les bénéficiaires dans le logement social
Le Monde.fr avec AFP
L’exécutif envisage une baisse des aides personnelles au logement pouvant aller jusqu’à 50 euros dans le parc social, mais promet une baisse des loyers équivalente.
Le gouvernement promet aussi des mesures compensatoires pour les bailleurs sociaux, notamment sur leurs conditions de financement. / ALEXANDER KLEIN / AFP
Le gouvernement entretient le flou autour de la réforme des aides au logement, alors que la présentation du plan pour le logement a été repoussée. Après avoir annoncé une baisse de 5 euros par mois pour tous les bénéficiaires cet été, le premier ministre Edouard Philippe a confirmé, mercredi 13 septembre sur France 2, que le gouvernement envisageait bien des baisses d’aides personnelles au logement (APL) dans le logement social.
Selon différentes sources confirmant une information du journal L’Opinion, qui assure avoir eu accès à une version provisoire d’articles du projet de loi de finances pour 2018, la baisse pourrait aller jusqu’à 50 euros par logement et par mois. S’il n’a pas réfuté le montant, le premier ministre a tenu à rassurer :
« L’objectif que nous nous fixons, c’est de faire en sorte que pour ceux qui touchent les APL dans le logement social, il y ait une baisse de loyers exactement identique à la baisse des APL. »
Le gouvernement peut, dans ce domaine, contraindre légalement les bailleurs sociaux en modifiant le code de l’habitat. « Pour les bénéficiaires des APL dans le logement social, il n’y aura aucun effet, aucun impact », a insisté M. Philippe sur France 2. Quant à ceux qui ne sont pas dans le logement social et qui bénéficient des APL, il n’y aura « aucune espèce d’impact puisqu’ils ne sont pas concernés par cet élément », a-t-il souligné, sans préciser si cette mesure venait s’ajouter à la baisse générale de 5 euros, ou la remplacer.
Mesures compensatoires
Le même discours a été relayé sur RTL par Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la cohésion des territoires, qui a affirmé que « les locataires qui bénéficient des APL ne [perdraient] pas un euro ». « On va prendre le problème à la racine, a expliqué le secrétaire d’Etat, on va arrêter cette augmentation incessante des loyers. »
Il s’est toutefois refusé à avancer des chiffres, assurant que les négociations étaient toujours en cours avec les bailleurs sociaux, et ce jusqu’à la présentation, à une date incertaine, du plan pour le logement.
Les deux hommes ont également évoqué des mesures pour améliorer les conditions de financement des bailleurs sociaux en compensation. Le gel du taux de rémunération du Livret A fait partie des pistes envisagées. « Ça nous permet de mobiliser des financements » pour les organismes de logement social « et donc de baisser les loyers » pour ce type de logements, a ainsi affirmé le chef du gouvernement.
« Notre objectif, c’est de transformer la politique du logement, c’est de faire en sorte qu’on puisse construire plus aux endroits géographiques où on en a le plus besoin afin de faire baisser le prix des loyers », a ajouté le premier ministre. « C’est aussi (…) de traiter beaucoup mieux les situations de grande précarité », a-t-il dit.