Festival des Francofolies de La Rochelle, 15 juillet. / XAVIER LEOTY / AFP

Un secteur du spectacle musical et de variété atomisé et peu rentable. La première étude menée par le cabinet EY en collaboration avec le syndicat professionnel le Prodiss, rendue publique mardi 19 septembre, donne un coup de projecteur sur la grande fragilité de cette activité.

Cette enquête (« En scène ! la contribution du spectacle musical et de variété à l’économie française ») met en évidence « le faible taux de rentabilité du secteur », bien inférieur à celui de « l’édition des jeux vidéo, du cinéma, de la vidéo et de la télévision ». Et ce même si sa croissance est restée très enviable (+ 6 % par an entre 2012 et 2015).

Fortement émietté, le spectacle musical et de variété est composé dans l’Hexagone aux trois quarts de petites entreprises, qui réalisent « un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros ». Au total, 4 000 TPE (très petites entreprises) ou PME sont répertoriées. Les paris artistiques « pour former, faire émerger et développer les artistes sont autant de risques financiers aux conséquences difficiles à absorber pour ces petites structures », constate cette étude. D’autant que les charges ont tendance à augmenter, notamment dans la sécurité depuis les attentats. Ce poste a nécessité 90 millions d’euros de dépense pour la seule année 2016.

Plus de 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015

Sur le front des bonnes nouvelles, cette étude révèle que, « pour chaque euro généré par cette industrie (par les producteurs, les diffuseurs, les organisateurs de festivals ou les exploitants de salles), un euro supplémentaire est créé parmi les prestataires et au sein de l’économie touristique ».

Au total, le secteur a ainsi généré en 2015 – l’année de référence de cette étude – plus de 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (dont 46 % au cœur de la filière et 54 % de façon indirecte) et employé 118 700 personnes (directement et indirectement) dans l’Hexagone.

Les amateurs de musique ne rechignent pas à la dépense : à l’occasion des festivals et des spectacles, ils se sont délestés de 1,4 milliard d’euros en hébergement, restauration et déplacements. Soit deux fois plus que les fans de l’Euro 2016.