Irak : le dernier secteur aux mains des peshmergas repris dans la province de Kirkouk
Irak : le dernier secteur aux mains des peshmergas repris dans la province de Kirkouk
Le Monde.fr avec AFP
Depuis dimanche, les troupes fédérales irakiennes et des unités paramilitaires alliées ont évincé les forces kurdes de la riche province pétrolière. L’opération vise à rétablir l’autorité après le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien.
Les forces irakiennes ont repris, vendredi 20 octobre, aux peshmergas (combattants kurdes) la dernière zone qu’ils contrôlaient dans la province disputée de Kirkouk, à 50 km d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. « La police, le contre-terrorisme et le Hachd Al-Chaabi ont repris le contrôle de la région d’Altun Kupri », annonce dans un communiqué le commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe l’ensemble des forces irakiennes.
« Il y a eu des affrontements mais les forces irakiennes ont pu lancer l’assaut (…) et hisser le drapeau irakien sur la municipalité », a rapporté un responsable des services de sécurité de Kirkouk, sous le couvert de l’anonymat.
Poursuite de la restauration de l’autorité du pouvoir fédéral
De son côté, le chef du service de presse du premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi, commandant en chef des forces armées, a confirmé l’opération dans la ville d’Altun Kupri. « Nous allons poursuivre la restauration de l’autorité du pouvoir fédéral » dans les zones encore tenues par les peshmergas, à travers le pays, a-t-il exposé.
A Altun Kupri, les peshmergas ont provoqué des explosions qui ont endommagé un pont enjambant le fleuve Zab et reliant la ville de Kirkouk à celle d’Erbil, a déclaré un responsable de la sécurité. La zone rurale et agricole d’Altun Kupri, « le pont doré » en turc, est habitée par des populations kurdes et turkmènes et s’étend sur 520 kilomètres carrés.
Depuis dimanche, les troupes fédérales irakiennes et des unités paramilitaires alliées ont évincé les forces kurdes de la riche province pétrolière de Kirkouk (nord-est), ainsi que des provinces de Ninive (nord) et de Diyala (est). Dans la très grande majorité des cas, il n’y a pas eu de combat, les peshmergas s’étant retirés en vertu d’un accord de certains de leurs dirigeants avec Bagdad. L’opération lancée par M. Al-Abadi visait à rétablir l’autorité du pouvoir central dans les zones disputées du pays. Elle survient après un référendum d’indépendance kurde organisé le 25 septembre lors duquel le oui l’a massivement emporté, provoquant la colère de Bagdad.