L’ex-président guatémaltèque Otto Perez sera jugé pour corruption
L’ex-président guatémaltèque Otto Perez sera jugé pour corruption
Le Monde.fr avec AFP
Le dirigeant impliqué dans un dossier de fraude fiscale a dû démissioner de ses fonctions en 2015. Il est depuis placé en détention provisoire.
L’ancien président du Guatemala Otto Perez, le 27 octobre. / JOHAN ORDONEZ / AFP
L’ancien président du Guatemala, Otto Perez, poussé vers la sortie en 2015 après trois années au pouvoir, va être jugé pour corruption. Impliqué dans un dossier de fraude fiscale, il devra répondre des chefs d’enrichissement personnel, association de malfaiteurs et fraude douanière, a détaillé le juge Miguel Angel Galvez, vendredi 27 octobre en lisant l’acte d’accusation, à l’issue d’une audience marathon de trois jours.
L’ancien chef de l’Etat a écouté la lecture des charges sans laisser apparaître la moindre réaction, dans une petite salle de la Cour suprême du Guatemala. La date de ce procès n’a pas été précisée, la justice devant d’abord déterminer quelles preuves seront recevables à l’audience. M. Perez et ses coaccusés peuvent, en outre, faire appel de cet acte d’accusation.
Dans le box des accusés, l’ex-dirigeant devrait être accompagné par son ancienne vice-présidente Roxana Baldetti, de plusieurs de ses anciens ministres, ainsi que des chefs d’entreprises et des particuliers.
Réseau « La Linea »
M. Perez et Mme Baldetti sont placés en détention préventive depuis 2015, après avoir été contraints de démissionner de leurs fonctions. Ils sont soupçonnés d’avoir été les chevilles ouvrières d’un gigantesque réseau de corruption, baptisé « la Linea », dans le cadre duquel ils touchaient des pots-de-vin de chefs d’entreprises en échange du non-paiement par ceux-ci des taxes dues sur les importations.
Après le départ forcé d’Otto Perez, c’est un acteur comique sans aucune expérience politique, Jimmy Morales, qui a été élu à la tête de l’Etat guatémaltèque, sur le slogan « ni corrompu, ni voleur ». Soupçonné depuis de financement illégal de sa campagne, le président Morales est toujours protégé par l’immunité due à ses nouvelles fonctions, le Parlement ayant refusé de lever celle-ci en septembre.
La levée de l’immunité avait été demandée le 25 août par le Parquet et la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig), une mission spéciale des Nations unies.