Chamberlan, une sellerie haut de gamme en région
Chamberlan, une sellerie haut de gamme en région
Par Béatrice Madeline
Ses deux fondateurs ont décidé de s’installer en Dordogne après avoir pu bénéficier d’une main-d’œuvre formée spécialement sur place.
Gamme de chaussures de la sellerie Chamberlan. / Chamberlan
Lorsque Sophie Engster et son associé Franck Le Franc quittent leurs emplois respectifs – dix ans chez LVMH pour elle, la finance pour lui – pour créer Chamberlan, une maison de fabrication de souliers haut de gamme, ils se tournent vers quatre régions : le Romanais, le Choletais, Limoges et la Dordogne. D’emblée, une difficulté de taille apparaît : « Nous avons découvert qu’il n’y avait plus aucun savoir-faire dans ce métier », relate Sophie Engster. Or, impossible de fabriquer des chaussures de luxe sans ouvriers ultra-formés.
Une difficulté à laquelle la Dordogne a répondu : « On a réussi à les rassurer sur le problème de la main-d’œuvre », se félicite Romain Rousseau, de l’agence Périgord Développement. Consciente du problème, la région Aquitaine (à l’époque) a en effet mis en place en 2014, en lien avec Pôle Emploi, un plateau de technique de formation au travail du cuir, à Thiviers. Un investissement d’un million d’euros permettant de former gratuitement la main-d’œuvre nécessaire aux entreprises locales. Exactement ce qu’il fallait à Sophie Engster et Franck Le Franc, qui participent même aux sélections des candidats.
Un vrai cluster
Chamberlan s’installe dans un atelier à Thiviers, non loin d’autres entreprises de la filière cuir : CWD à Nontron, spécialisée dans la sellerie de luxe, les ateliers Hermès implantés dans la région et Repetto, la référence en chaussures de danse, qui produit 500 000 ballerines par an à Saint-Médard-d’Excideuil. De quoi former un vrai cluster : Reso’Cuir Nouvelle Aquitaine a été lancé en mars 2017 pour promouvoir l’innovation et le développement des entreprises de la filière.
Prochain chantier : travailler avec les éleveurs locaux pour produire des peaux de premier choix, aujourd’hui presque impossibles à trouver en France, ce qui oblige les industriels à les acheter en Italie. Ainsi, les souliers de Sophie Engster et Franck Le Franc seront vraiment 100 % made in France. Et la Dordogne a gagné une entreprise supplémentaire.