Au pouvoir depuis 1980, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe a remis une lettre de démission au Parlement zimbabwéen, mardi 21 novembre. L’annonce, qui est à effet immédiat, est tombée alors que les députés examinaient une procédure de destitution contre le dirigeant âgé de 93 ans.

« Moi Robert Gabriel Mugabe (...) remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Jacob Mudenda, en lisant sous les applaudissements, la lettre de démission du chef de l’Etat.

« J’ai choisi volontairement de démissionner. (...) Cette décision a été motivée par (...) mon désir d’assurer un transfert du pouvoir sans problème, pacifique et non violent. »

Un président acculé

L’annonce de sa démission a été immédiatement saluée par un concert de klaxons dans la capitale Harare. M. Mugabe était acculé depuis le coup de force de l’armée il y a une semaine, provoqué par la révocation du vice-président Emmerson Mnangagwa. Le président Mugabe avait alors perdu un à un ses soutiens.

Dimanche soir, alors qu’il faisait un discours à la télévision, le plus vieux dirigeant en exercice de la planète, à 93 ans, avait refusé, contre toute attente, de quitter ses fonctions. Autour de lui étaient assis des militaires, qui contrôlent désormais le pays. Insistant sur le fait qu’il restait le « commandant en chef » du pays, il a reconnu « les problèmes »soulevés par les militaires. Avant d’ajouter, dans une formule sibylline : « Nous devons apprendre à pardonner et résoudre nos contradictions, réelles ou ressenties, dans un esprit de camaraderie zimbabwéenne ».