L’architecte Stefano Boeri lance un appel pour rendre les villes plus vertes
L’architecte Stefano Boeri lance un appel pour rendre les villes plus vertes
Le Monde.fr avec AFP
Alors que 60 % de la population vivra en ville d’ici à 2030, l’architecte Stefano Boeri appelle à végétaliser l’espace urbain.
L’architecte italien Stefano Boeri devant l’immeuble Bosco verticale (« La forêt verticale »), deux hautes tours d’habitations recouvertes de 20 000 plantes et arbres dans le quartier de Porta Nuova, à Milan. / MIGUEL MEDINA / AFP
Transformer les toits des villes en jardins, les cours d’immeubles en oasis de verdure ou promouvoir les édifices végétalisés : à un an du 1er Forum mondial des forêts urbaines, l’architecte Stefano Boeri lance un appel pour rendre nos villes plus vertes.
« Nous, concepteurs de la première forêt verticale à Milan invitons les architectes, urbanistes, agronomes, paysagistes, chercheurs à considérer qu’en 2030, 60 % de la population mondiale vivra en ville », proclame Stefano Boeri, 61 ans, dans son appel lancé mercredi 6 décembre.
« Aujourd’hui déjà, les villes consomment 75 % des ressources naturelles et sont responsables de plus de 70 % des émissions globales de CO2 », souligne l’urbaniste connu pour son Bosco verticale (« La forêt verticale »), deux hautes tours d’habitations d’un quartier milanais recouvertes de 20 000 plantes et arbres.
« Le reboisement urbain doit devenir une priorité »
Inauguré en 2014, cet ensemble architectural conçu avec le concours d’horticulteurs et de botanistes fait des émules et le concept s’exporte dans le monde entier, des Pays-Bas à la Chine. Pour cela, l’architecte a révélé dans un livre « tous les secrets » de son concept, qu’il a choisi de ne pas breveter.
Dans son appel, Stefano Boeri demande donc aux opérateurs immobiliers, organisations internationales, universités ou associations de promouvoir partout les potagers urbains et les forêts verticales, et de planter des arbres autour des villes.
Les forêts « absorbent chaque année presque 40 % des émissions de combustibles fossiles produites en grande partie par nos villes », rappelle-t-il.
Son appel survient un an avant le 1er Forum mondial des forêts urbaines, organisé du 28 novembre au 1er décembre 2018 à Mantoue, dans le nord de l’Italie, par l’agence de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, la FAO.
« Si nous voulons inverser le changement climatique, favoriser la survie des espèces vivantes et faire en sorte que nos villes soient plus vertes, plus saines et plus agréables, le reboisement urbain doit devenir une priorité », insiste-t-il.