Portrait, en chiffres, de la BD et de ses lecteurs en France
Portrait, en chiffres, de la BD et de ses lecteurs en France
Par Edouard Pflimlin
Le 45e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême s’ouvre jeudi. Le 9e art en France est de plus en plus populaire et certains segments de marché explosent.
Affiche du 45e Festival de la BD d’Angoulême. / Festival d’Angoulême
La bande dessinée est devenue une pratique culturelle de premier plan. Alors que s’ouvre le 45e Festival international d’Angoulême, quelques chiffres, tirés d’une étude de l’institut GfK, en partenariat avec le Syndicat national de l’édition et de Livre Hebdo, illustrent le poids pris par le 9e art en France en 2017. Et esquissent, aussi, le portrait type du lecteur ou de la lectrice.
C’est la croissance des ventes de BD en France sur les dix dernières années. Le seul secteur de la BD jeunesse progresse beaucoup plus rapidement (78 %), celui des comics (la BD d’origine américaine avec notamment ses super-héros) explose (+ 275 %), alors que celui des mangas ne progresse que de 3 % sur dix ans. Mais le segment du manga représente 23 % des ventes de bandes dessinées en valeur et il progresse vite depuis trois ans. Sa part devrait donc encore croître dans le total des ventes.
C’est le chiffre d’affaires, en euros, de la BD en France, selon les données de GfK. Il était de 459 millions d’euros en 2016. A elle seule, la BD dite « franco-belge » – c’est-à-dire les albums essentiellement francophones, publiés par des éditeurs français et belges – représente 296,7 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Ce sont les ventes de la BD la plus écoulée en France en 2017. Il s’agit d’Astérix et la Transitalique, de Didier Conrad et Jean-Yves Ferri, aux Editions Albert René, pourtant sortie le 19 octobre 2017, mais avec une énorme promotion. Ce n’est pas une surprise, les tomes précédents, publiés en 2013 et 2015, s’étaient déjà écoulés à plus d’un million d’exemplaires, en tête du classement.
Suivent très loin derrière Titeuf, tome 15 : A fond le slip ! de Zep, 175 000 exemplaires, et la réédition dans une version en couleurs de Tintin au pays des Soviets, de Hergé (Casterman), 168 600 exemplaires vendus.
Au total, les 50 BD et mangas les plus vendus en France en 2017, selon GfK-Livre Hebdo, ont atteint 5,306 millions d’unités. En 2017, GfK a comptabilisé 22 562 références vendues à plus de 100 exemplaires.
C’est le nombre de Français qui achètent des bandes dessinées (chiffre 2016 pour la France), soit 15,5 % de la population.
C’est le budget annuel moyen des bédéphiles. Les acheteurs de mangas, qui sont 1,8 million, dépensent 57 euros en moyenne par an, quand ceux de BD franco-belges (6,9 millions) y allouent en moyenne 43 euros par an et ceux de comics, 53 euros par an.
Les amateurs de mangas sont également ceux qui achètent le plus d’ouvrages (huit par acheteur), alors que ceux de BD franco-belges n’en achètent que trois par an. Quant aux 900 000 amateurs de comics, ils achètent environ quatre volumes par an.
C’est l’âge moyen des lecteurs de BD. Ils appartiennent pour près de la moitié aux catégories socioprofessionnelles supérieures. Si les lecteurs de BD franco-belges ont 42 ans en moyenne, ceux de mangas sont plus jeunes : 34 ans en moyenne, comme pour les comics.
C’est la proportion de femmes parmi les acheteurs de BD. Elles sont très friandes des BD franco-belges, tout comme des mangas, dont elles représentent, dans ces deux cas, 54 % des acheteurs. Mais 64 % des BD qu’elles se procurent sont destinées à un tiers.
C’est le nombre de nouveautés et nouvelles éditions publiées en 2017, d’après les données provisoires de Livre Hebdo. La production de bandes dessinées en titres en 2017 a connu une hausse de 4,2 %, liée exclusivement à la hausse de la production franco-belge (+ 6 %, à 3 378 nouveaux titres), quand la production de mangas reste stable (1 712 titres).