L’irrésistible ascension du vin bio
L’irrésistible ascension du vin bio
Par Michel Guerrin
L’engouement des consommateurs pour les vins bio se confirme et profite à l’ensemble de la filière.
Depuis que Le Monde publie ses propres suppléments sur le vin, il y a près de trois ans, nous évoquons régulièrement, dans nos reportages et nos dégustations, des propriétés et des bouteilles cultivées en bio ou en biodynamie. Pour la première fois, nous consacrons un numéro entier à ce phénomène – comme un symbole, le premier de l’année 2018. Plusieurs raisons à cela.
D’abord, l’engouement. Le vignoble bio reste modeste, mais il a quadruplé en huit ans. Le nombre d’exploitations augmente aussi. Surtout dans les régions sèches et ensoleillées (soit le grand sud de la France), propices à cette culture, mais aussi dans le Bordelais, dans la Loire ou en Alsace, où nombre de vignerons prouvent que c’est possible.
Dans le même temps, des enquêtes pointent du doigt les deux régions de France où les pesticides sont les plus utilisés – c’est la question numéro 1 –, la Champagne et le Bordelais, deux régions de vins célèbres. Il est impossible de faire comme si de rien n’était.
Une qualité en hausse
Et puis le bio soulève nombre de questions pour le consommateur. Ce dernier s’interroge sur les bienfaits de ce vin (pour la santé du vigneron, des habitants autour et de celui qui le boit) et il se perd aussi entre les labels. Il est vrai qu’il n’est pas facile de faire la différence entre les vins traditionnels, les vins bio, ceux cultivés en biodynamie et les vins naturels. Aussi, nous essayons de répondre à dix questions-clés dans une longue enquête, en essayant d’être le plus précis et le plus ouvert possible.
Nous sommes aussi allés, dans le Bordelais, à la rencontre d’une famille de vignerons qui croit ferme au bio dans une région qui dit faire des efforts, mais ne le montre pas assez, pour l’instant. Nous avons également dégusté, à l’aveugle, 200 bouteilles bio, pour retenir une sélection, ô combien difficile, tant l’immense majorité était de qualité. Eh oui, il y a de magnifiques découvertes à faire !
Nous avons, enfin, une excellente raison de publier ce numéro aujourd’hui. Il coïncide avec la tenue, du 29 au 31 janvier, du salon Millésime Bio, à Montpellier. Le plus important rendez-vous de ce genre en France : 1 000 exposants du monde entier, 5 000 acheteurs potentiels, là encore de tous pays. Ce salon est réservé aux professionnels, mais sa vitalité dit bien le courant qui porte le vin bio.