Création d’un Conseil d’affaires par les patrons français et algériens
Création d’un Conseil d’affaires par les patrons français et algériens
Le Monde.fr avec AFP
Cette nouvelle structure doit servir de « cadre de travail commun » et favoriser un échange régulier entre les deux centrales patronales.
Un « Conseil d’affaires algéro-français » a été créé, mercredi 7 février, par les deux principales organisations patronales d’Algérie et de France, au premier jour d’une visite d’une soixantaine de chefs d’entreprises français à Alger. Emmenée par le président du Medef (patronat) Pierre Gattaz, cette délégation, la plus imposante du genre depuis 2011, entend œuvrer durant cette visite de deux jours au renforcement des liens entre les entreprises des deux pays.
A ce titre, la création d’un Conseil d’affaires par le Medef et son homologue algérien – le Forum des chefs d’entreprises (FCE) – doit servir de « cadre de travail commun » et favoriser un échange régulier entre les deux centrales patronales, a déclaré à l’AFP un membre du Medef.
« Création de filières technologiques et industrielles »
Cette structure « impulsera des partenariats sectoriels ciblés entre entreprises algériennes et françaises (…) pour la création de filières technologiques et industrielles », a ajouté Ali Haddad, le président du FCE. « L’entreprise et l’entrepreneuriat doivent être au centre du renforcement des relations entre la France et l’Algérie », a pour sa part jugé Pierre Gattaz devant des patrons des deux pays. Mais « pour agir, il nous faut des signaux », et « l’économie algérienne devrait s’ouvrir davantage », a-t-il prévenu.
Dans un entretien au quotidien algérien Liberté, M. Gattaz a estimé que les entreprises françaises avaient notamment besoin « d’une plus grande clarté dans le dialogue avec l’administration, de simplification des procédures douanières et de clarification sur les exigences à l’importation ».
Devant ces mêmes patrons, le ministre algérien de l’industrie et des mines, Youcef Yousfi, s’est lui dit conscient « des difficultés ». « Il faut être patient et voir le long terme », a-t-il plaidé, réitérant son « invitation » aux entreprises françaises à investir en Algérie. « L’Algérie accélère la diversification de son économie », et « beaucoup d’entreprises à travers le monde sont conscientes du nouvel élan », a-t-il argué. Quant aux « lourdeurs administratives, nous les réglerons au fur et à mesure », a assuré M. Yousfi.
Attentes différentes
M. Haddad a, de son côté, déploré des attentes différentes dans la coopération économique entre la France et son ancienne colonie. « Nos modèles économiques en sont à des stades différents. La France souhaite renouer avec la performance, la croissance, innover pour promouvoir ses exportations. L’Algérie aspire, quant à elle, à diversifier son économie et à construire un appareil productif compétitif », a-t-il commenté.
MM. Haddad et Gattaz ont tous deux mis en avant la diaspora algérienne en France comme un atout dans le développement des partenariats entre entreprises algériennes et françaises. A l’occasion de cette visite, le géant français de l’énergie Engie, acteur économique majeur dans le secteur du gaz en Algérie, et le groupe public pétrolier algérien Sonatrach ont signé un « protocole d’accord de coopération et de partage des compétences » dans le secteur des énergies renouvelables.
L’accord porte sur le passage à l’énergie solaire des stations de compression des gazoducs, la valorisation des « gaz torchés » (brûlés lors de l’extraction du pétrole et du gaz) et « l’efficacité énergétique » des processus industriels (tels que production ou liquéfaction de gaz par exemple), selon le directeur Afrique d’Engie Bruno Bensasson.