Le Sacré Coeur, dans le 18e arrondissement de Paris, s’est réveillé sous la neige le 7 février. / JOEL SAGET / AFP

Après la neige, gare au gel et au verglas en raison du froid qui s’accentue fortement : les autorités ont renouvelé leur appel à la vigilance jeudi 8 février en Ile-de-France afin d’éviter une nouvelle journée de pagaille dans les transports. Les huit départements de la région parisienne ont été maintenus dans la nuit de mercredi à jeudi en vigilance orange neige et verglas jusqu’à 10 heures, « en raison d’une accentuation du froid, du fort risque de phénomènes glissants liés à la fois au regel de l’eau liquide ainsi que la couche de neige qui n’aura que peu fondu », a averti Météo France.

Des températures « de -5° à -7°C, et localement de -8° à -10°, voire -11° » sont attendues jeudi matin, selon Météo France, avant un possible retour de la neige en Ile-de-France vendredi.

Désordre général

Mercredi soir, la situation revenait lentement à la normale après une nuit de désordre général sur les routes et dans les gares franciliennes provoqué par des chutes de neige « sans précédent depuis 1987 », selon la Mairie de Paris.

Bloquées par les intempéries, plus de 1 500 personnes avaient dû passer la nuit de mardi à mercredi dans des centres d’hébergement, des gymnases, des gares ou à l’aéroport d’Orly. Sur la nationale 118, emblématique point noir au sud-ouest de Paris, 1 500 à 2 000 automobilistes sont restés bloqués dans leur véhicule pendant la soirée.

Mercredi soir, il n’était « pas question de rouvrir » la RN 118 où environ 80 des 950 véhicules bloqués doivent encore être dégagés, avait indiqué le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, sur BFMTV.

Après un pic à plus de 730 kilomètres de bouchons mardi soir, le trafic automobile était ainsi beaucoup plus fluide en région parisienne, beaucoup d’usagers ayant renoncé à prendre leur véhicule par peur des bouchons et des accidents. Le site officiel Sytadin recensait ainsi seulement huit kilomètres d’embouteillages à 20 h 45. La préfecture de police a toutefois renouvelé sur Twitter « ses consignes aux automobilistes de ne pas utiliser leurs véhicules pour la journée de jeudi ».

Colère et perturbations

Rouvert quelques heures mercredi après-midi, le trafic poids lourds sera à nouveau interdit jeudi, ce qui a suscité la colère de représentants des transporteurs routiers. « L’insuffisance de coordination et le manque de clarté dans l’information contribuent à des situations incompréhensibles », a déploré l’Organisation des transporteurs routiers (OTRE), une des deux fédérations du secteur. « A l’approche d’un nouvel épisode neigeux annoncé pour vendredi, ces points de dysfonctionnement doivent impérativement être résolus », a-t-elle exhorté.

Dans le métro parisien, le trafic était « légèrement perturbé en raison des difficultés rencontrées par nos conducteurs pour se rendre sur leur lieu de travail », a expliqué la RATP en fin de journée. Si les bus devraient circuler « au cas par cas » jeudi selon l’état des routes, ils ne sortiront pas des dépôts en Essonne et Seine-Saint-Denis sur décision préfectorale.

Dans les gares, le trafic ferroviaire est revenu doucement à la normale avec toutefois encore pour jeudi matin des annulations et des retards en raison de vitesses limitées pour des raisons de sécurité. En Ile-de-France, « on aura en moyenne deux trains sur trois », a estimé le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, sur RTL.

La circulation des TGV sera assurée mais ils rouleront moins vite et « auront probablement entre une demi-heure et une heure et demie de retard sur l’Ouest », a-t-il pronostiqué. Quant aux TER, ils devraient rouler normalement « mais il y aura sans doute des difficultés dans certaines régions, par exemple le Limousin », selon lui.

Ces vingt-quatre heures de désordre ont placé les autorités sous le feu des critiques des usagers et des partis politiques, les Républicains fustigeant notamment le « manque d’anticipation » du gouvernement.

« Il faut arrêter de faire croire n’importe quoi aux Français » et reconnaître qu’« il est difficile d’anticiper le nombre de centimètres de neige qu’il va tomber », leur a rétorqué le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.