Donald Trump, le 15 février 2018. / Evan Vucci / AP

Au lendemain de la fusillade dans le lycée Marjory-Stoneman-Douglas de Parkland qui a fait au moins 17 morts, jeudi 15 février, le président Donald Trump qui avait prévu de passer le week-end en Floride a fait une déclaration, expliquant s’adresser à une « nation qui souffre » :

« Je compte me rendre à Parkland, pour rencontrer les familles et les forces de l’ordre locales et continuer à coordonner la réponse fédérale. »

Il a promis des mesures pour renforcer la sécurité des établissements scolaires et prévenir de tels actes de folie, sans proposer de réelle solution : « Nous devons travailler tous ensemble pour créer dans notre pays une culture qui respecte la dignité de la vie et qui crée des liens profonds entre les hommes. » Il a précisé qu’il prévoyait une réunion avec les gouverneurs des Etats pour examiner ce dossier, à une date qui reste à fixer. Il a encore ajouté :

« Si vous avez besoin d’aide, tournez-vous vers un professeur, un membre de votre famille, un agent de police local ou un responsable religieux. Répondez à la haine par l’amour, répondez à la cruauté par la gentillesse. Ce n’est pas suffisant d’agir pour avoir l’impression de changer les choses, il faut vraiment les changer. »

Maladie mentale, pas un problème d’armes

Mais à aucun moment Donald Trump n’a pas mentionné le problème des armes à feu, alors que Nikolas Cruz, l’auteur présumé de la tuerie, était armé d’un fusil d’assaut semi-automatique AR-15 et de nombreux chargeurs quand il a pénétré dans le lycée Marjory-Stoneman-Douglas mercredi.

Reprenant une rhétorique qu’il avait déjà utilisée dans la matinée, le président a promis de s’attaquer au « difficile problème des maladies mentales ». Dans la matinée, il avait mis la fusillade sur le compte d’un déséquilibré et d’un manque de vigilance. « Tant de signes que le tireur de Floride était un déséquilibré mental, même viré de l’école pour son mauvais comportement erratique. Les voisins et ses camarades de classe savaient qu’il représentait un gros problème. Toujours les signaler aux autorités, encore et encore ! », a-t-il tweeté jeudi matin.

Impuissance

Lors d’une conférence organisée par l’association des shérifs d’Amérique, Jeff Sessions, l’attorney general (ministre de la justice) fait un constat d’impuissance : « Nous pouvons et devons faire mieux, mais on ne peut pas arrêter tous ceux qui montrent des signes précoces de comportement violent. »

Mais comme le président, il n’a pas évoqué la question des armes. Il a déclaré que les forces de l’ordre devraient être plus efficaces pour intervenir plus tôt. « Nous le devons à tous ces enfants qui pleuraient devant leur école hier et à tous ceux qui n’ont jamais réussi à sortir de cette école. »

Polémique autour du signalement de l’auteur présumé

Le FBI aurait été averti en septembre d’une possible attaque contre une école, rapportent CNN et BuzzFeed. Ben Bennight, un youtubeur résidant dans le Mississippi, a relevé un commentaire inquiétant sur une de ses vidéos laissé par un certain Nikolas Cruz annonçant qu’il allait commettre une tuerie dans une école.

Il a ensuite joint le FBI, qui l’a entendu. Ben Bennight n’a plus eu de nouvelles de la part des enquêteurs fédéraux, jusqu’à ce qu’un agent du FBI du bureau de Miami le contacte mercredi, après la fusillade, puis que des agents du FBI du Mississippi fassent de même.

Tireur inculpé

Jordan Jereb, le responsable du groupe suprémaciste blanc Republic of Florida (ROF) a confirmé à l’Anti-Defamation League, jeudi, que Nikolas Cruz faisait était « associé » à son organisation.

Nikolas Cruz, le tireur présumé, a été inculpé jeudi de 17 meurtres avec préméditation, selon un document de justice. Renvoyé du lycée Marjory-Stoneman-Douglas de Parkland, dans le sud-est des Etats-Unis, pour raisons disciplinaires, Nikolas Cruz, âgé de 19 ans, est revenu dans l’établissement armé d’un fusil semi-automatique mercredi, tuant 17 élèves et enseignants, et en blessant plus d’une dizaine.

Nikolas Cruz est décrit comme « une sorte de paria » par un élève du lycée Stoneman-Douglas, qui l’a connu quand ils étaient au collège. Il était connu pour son indiscipline – il déclenchait l’alarme à incendie tous les jours – et il a fini par être expulsé quand il était en quatrième.