Un tribunal tchèque a ordonné mardi 27 février la libération du leader kurde syrien Salih Muslim, ancien président du Parti de l’union démocratique (PYD), arrêté dans la nuit de samedi 24 à dimanche 25 février à la demande de la Turquie, qui a requis son extradition.

La porte-parole Marketa Puci a déclaré mardi que le tribunal n’avait pas trouvé de motif pour prolonger la détention de M. Muslim, ajoutant que ce dernier avait promis de rester dans l’Union européenne pour de futures audiences d’extradition.

« Nous n’avons eu jusqu’à présent aucun problème avec la République tchèque. Nous espérons que Prague ne cédera pas aux pressions turques », déclarait au Monde Khaled Issa, représentant en France des Kurdes syriens, au moment de l’arrestation de Salih Muslim.

La Turquie proteste

Le ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, a réagi à la décision tchèque mardi, la qualifiant de « scandale. » Le vice-premier ministre, Bekir Bozdag, a assuré que cette décision aurait des répercussions négatives sur les relations diplomatiques entre la Turquie et la République tchèque. « Cette décision équivaut très clairement à soutenir des groupes terroristes », a-t-il ajouté, une accusation formellement rejetée par le ministère des affaires étrangères tchèque.

Ressortissant syrien, M. Muslim, 67 ans, a été placé par la Turquie sur la liste dite « rouge » des terroristes les plus recherchés le 13 février, soit trois semaines après le début de l’offensive turque sur Afrin.

Le PYD, dont Salih Muslim a quitté la présidence en septembre 2017 tout en demeurant un de ses représentants les plus éminents, est considéré par Ankara comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc depuis 1984.