Twitter lance un appel à projets pour mesurer la « sérénité » des conversations
Twitter lance un appel à projets pour mesurer la « sérénité » des conversations
Le réseau social souhaite, à terme, générer des conversations plus « saines ». Il estime qu’il doit pour cela, dans un premier temps, être capable de mesurer leur « sérénité ».
Jack Dorsey est le cofondateur et PDG de Twitter. / Richard Drew / AP
« Nous aimons les conversations instantanées, publiques, mondiales. C’est à ça que sert Twitter et c’est pour cela que nous faisons ça. Mais nous n’avions pas complètement anticipé ni compris les conséquences négatives sur le monde réel. Nous le reconnaissons maintenant, et sommes déterminés à trouver des solutions justes. » Dans une série de tweets publiés jeudi 1er mars, Jack Dorsey, cofondateur et PDG de Twitter, revient sur les problèmes rencontrés par Twitter ces dernières années (« violence », « harcèlement », « armées de trolls », « manipulation », « désinformation », etc.) et lance un appel à l’aide.
« Nous avons concentré la plupart de nos efforts sur la suppression de contenus contraires à notre règlement, au lieu de créer un cadre qui encouragerait des débats et des conversations plus sains », explique Jack Dorsey. Comment y parvenir ? Il faudrait d’abord, selon lui, être capable de « mesurer la sérénité » des conversations sur Twitter.
« Nous ne pouvons pas faire ça seuls »
Cette idée lui vient de Cortico, une organisation liée au prestigieux centre de recherche MIT Media Lab, qui travaille sur cette question. Cortico a défini quatre indicateurs permettant, selon elle, de mesurer si les conversations publiques sont « saines » : la « diversité d’opinions », « la réceptivité », « l’attention partagée » et « la réalité partagée ».
« Nous ne savons pas encore si ce sont les bons indicateurs pour Twitter », souligne Jack Dorsey, qui sollicite une aide extérieure : « nous ne pouvons pas, et nous ne voulons pas faire ça seuls ». Twitter lance donc un appel à projets pour mettre en place « des outils de mesure rigoureux et indépendamment validés » et s’engage à rendre publics, « autant que possible », ses résultats, les articles de recherche et les technologies qui découleront de cet appel.
Après quelques années difficiles pour les grands réseaux sociaux, accusés d’avoir laissé proliférer de la propagande djihadiste, des contenus haineux, des campagnes de harcèlement mais aussi d’avoir été utilisés pour déstabiliser des élections, ceux-ci tentent de faire amende honorable. Twitter, comme Facebook, reconnaît les problèmes et multiplie les annonces. Faire appel à des experts extérieurs est aussi une manière de désamorcer certaines critiques. Comme le dit Jack Dorsey, « alors que nous essayons de régler [ces problèmes], nous sommes accusés d’apathie, de censure, de biais politique et de privilégier notre entreprise et la valeur de nos actions au détriment des inquiétudes de la société ».
Les premiers projets sélectionnés par Twitter devraient être annoncés en juillet.