Attaques de Ouagadougou : un nouveau bilan fait état de huit militaires burkinabés tués
Attaques de Ouagadougou : un nouveau bilan fait état de huit militaires burkinabés tués
Le Monde.fr avec AFP
Une enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste, assassinats et tentative d’assassinats ». Huit personnes ont été interpellées.
Huit militaires burkinabés ont été tués, 61 autres blessés et 24 civils ont été blessés dans les attaques de Ouagadougou contre l’ambassade de France et l’état-major général des armées, a déclaré mardi 6 mars la procureure du Burkina Faso, Maïza Sérémé.
Jusqu’à présent, le bilan donné par les autorités burkinabées faisait état de sept militaires tués dans ces attaques survenues vendredi dernier et ne mentionnait pas de blessés civils. Huit assaillants ont été tués, au lieu de neuf annoncés précédemment, selon la procureure.
« La confusion provenait d’un corps trouvé sur les lieux [des attaques]. Après contrôles et examens, c’est un de nos militaires », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse au palais de justice de Ouagadougou. Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a-t-elle précisé, dont deux militaires en activité et un autre radié. « On ne peut exclure aucune complicité » interne à l’armée dans l’attaque contre l’état-major, a estimé Mme Sérémé.
« Des bandeaux avec la profession de foi musulmane »
Selon elle, tous les assaillants de l’état-major portaient des vêtements civils. Des sources sécuritaires ont cependant indiqué qu’ils portaient des treillis militaires. Des sources gouvernementale et sécuritaire avaient mentionné que deux hommes étaient entre les mains de la justice, dont l’un pourrait être « un cerveau » de la double attaque, revendiquée par l’organisation djihadiste Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM).
Les assaillants « portaient au front ou avaient sur eux des bandeaux blancs avec la profession de foi musulmane [chahada] “Il n’y a de divinité qu’Allah et Mohamed est son messager” » , a révélé Mme Sérémé. Ils étaient jeunes, « au maximum 25 ans » et « ils s’exprimaient en bambara et en arabe » (le bambara est l’appellation malienne du dioula, langue également parlée au Burkina Faso).
Une enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs terroriste, assassinats, tentative d’assassinats », et confiée au pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, aidé par une équipe d’enquêteurs et de magistrats français, a déclaré Mme Sérémé. Aucun assaillant n’a été identifié pour l’instant et la justice va diffuser leurs portraits pour aider à leur identification, en plus de l’appel à témoin déjà lancée, a-t-elle ajouté.