La France autorise pour la première fois la vente en pharmacie d’un médicament contre l’hépatite C
La France autorise pour la première fois la vente en pharmacie d’un médicament contre l’hépatite C
Le Monde.fr avec AFP
Rendu accessible à tous tardivement en raison de son coût, le Maviret sera vendu à un prix de 28 000 euros à l’hôpital. Pour la première fois, un médicament contre l’hépatite C sera disponible en pharmacie.
La vente d’un nouveau médicament antiviral à action directe contre l’hépatite C, décrié à cause de son prix, a été officiellement autorisée, jeudi 8 mars, à la vente en pharmacie en France.
Appelé Maviret, ce médicament développé et commercialisé par le laboratoire américain AbbVie sera vendu à un prix public de 28 000 euros par patient sans cirrhose du foie, pour un traitement limité à huit semaines, d’après une publication au Journal officiel.
Soignant les six formes du virus de l’hépatite C, avec une prise quotidienne par voie orale, Maviret est le premier antiviral à action directe contre cette maladie chronique à être autorisé à la vente à la fois en pharmacie et à l’hôpital, souligne AbbVie dans un communiqué. Le laboratoire pharmaceutique met en avant la facilité de la prise en charge des patients que cette décision entraînera. Le Dr Marc Bourlière, hépatologue à Marseille, souligne, en effet, que l’« une des causes de non-observance des patients est l’éloignement de l’hôpital, c’est pourquoi il est important que ces médicaments soient disponibles en officine de ville ».
Des prix élevés qui ont freiné l’arrivée sur le marché des médicaments contre l’hépatite C
L’arrivée sur le marché à partir de la fin 2013 de nouveaux médicaments capables de guérir l’hépatite C chronique, le Sovaldi du laboratoire Gilead puis ses successeurs Harvoni et Epclusa, avait déclenché une vive polémique en raison de leurs coûts jugés exorbitants pour la Sécurité sociale ; plus de 40 000 euros par patient.
A cause de leur prix, le gouvernement français les avait d’abord réservés aux personnes les plus gravement atteintes, au grand dam de nombreuses associations de médecins et de patients. Un accès « universel » à ces traitements avait ensuite été décidé en 2016 par le ministère de la santé, misant sur l’arrivée de médicaments concurrents pour faire baisser les prix, y compris ceux de Gilead. En mars 2017, un accord avait fini par être conclu entre les autorités françaises et Gilead pour obtenir des prix inférieurs à 28 700 euros par patient sur ses traitements, en phase avec les prix négociés pour des produits concurrents qui venaient d’arriver, comme le Zepatier du laboratoire MSD (Merck and Co) et la combinaison Viekirax-Exviera d’AbbVie.
Environ 130 000 adultes restent infectés par le virus de l’hépatite C en France métropolitaine, et environ 75 000 d’entre eux ignoreraient qu’ils le sont, selon des estimations citées par la Haute Autorité de santé (HAS) fin 2017. A l’échelle de la planète, les hépatites virales ont tué 1,34 million de personnes en 2015.