La joie des Français après le coup de sifflet final de la rencontre, et leur victoire contre l’Angleterre. / REGIS DUVIGNAU / REUTERS

Ils étaient « prêts à renverser des montagnes ». Après leur victoire - fort poussive - en Italie la semaine passée, mettant fin à onze mois de disette, l’équipe de France de rugby a renoué avec la victoire à domicile en s’imposant au courage face à l’Angleterre, samedi 10 mars au Stade de France (22-16). De quoi réjouir son capitaine, Guilhem Guirado, vainqueur de son premier « Crunch » face aux double tenants du titre anglais.

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« La mentalité du groupe qui fait plaisir, a souligné le talonneur toulonnais, qui a mangé son pain noir depuis le début de son capitanat en bleu. On travaille dur depuis de longues années, c’est un groupe neuf, on a souffert des deux premières défaites. Mais on a fait le dos rond. »

Et son équipe, moribonde depuis de longs mois, s’est offert sa première victoire depuis quatre ans dans le Tournoi des six nations face aux Anglais (il fallait remonter à un 26-24, en 2014, pour voir une victoire bleue face au XV de la Rose). Et s’est rassurée en s’imposant au terme d’une fine de match étouffante. Ce samedi, foin de « défaite encourageante », comme les premiers matchs de l’ère Brunel s’étaient souvent achevés. Après avoir été battus sur le fil face à l’Irlande (13-15) et en Ecosse (32-26), les Bleus ont su conserver leur avantage face aux vagues anglaises en fin de rencontre.

Après avoir eu deux occasions de définitivement distancer l’Angleterre dans la dernière demi-heure, après avoir mené 19 à 9 jusqu’à cinq minutes de la fin (essai de Jonny May, 74e), puis 22 à 16 après une pénalité de Lionel Beauxis (79e), la victoire a en effet failli échapper aux Bleus. Mais les Anglais, qui devaient applatir derrière la ligne, ne sont pas parvenus à ôter le sourire aux 80 000 spectateurs du Stade de France. Pas même lorsque Beauxis leur a offert une ultime cartouche en ne parvenant pas à trouver une touche qui aurait signifié la fin de la rencontre.

Des Bleus disciplinés en défense

Héroïques - et disciplinés - en défense, les Bleus enchaînent une seconde victoire d’affilée, bien aidés par la régularité du jeu au pied de son demi de mêlée Maxime Machenaud (auteur de quatre pénalités à 100 % de réussite). Ils ont également bénéficié de l’irrégularité des Anglais, dont l’indiscipline a offert de nombreuses occasions aux Français.

Après une première période relativement équilibrée, le tournant de la rencontre est intervenu au retour des vestiaires. Après un placage haut de Watson sur Fall, l’arbitre octoyait un essai de pénalité en faveur des Bleus, qui n’allaient plus lâcher les rennes du match. Derrière un Bastareaud une nouvelle fois exemplaire en défense et offensif en attaque, les Bleus ont certes manqué plusieurs occasions de creuser l’écart, mais ils ont sécurisé leur victoire. Comme le synthétisait Rémy Grosso, élu homme de la rencontre : « Il y a peut-être eu un peu de crispation (à la fin). On s’est fait peur, mais on a réussi à gagner, c’est l’essentiel. »

Avec cette défaite de l’Angleterre, l’Irlande, vainqueur de l’Ecosse plus tôt dans l’après-midi, remporte cette édition 2018 du Tournoi des Six Nations. Les Irlandais pourront même s’offrir un Grand Chelem, le troisème de leur histoire, s’ils s’imposent sur la pelouse de Twickenham, face aux Anglais, samedi prochain. Les Bleus, eux, prennent provisoirement la troisième place du Tournoi, en attendant le Pays de Galles - Italie de ce dimanche, et iront affronter ces mêmes Gallois, la semaine prochaine.