TV – « Jane », mère adoptive des chimpanzés sauvages
TV – « Jane », mère adoptive des chimpanzés sauvages
Par Louis Berthelot
A voir aussi ce soir. Brett Morgen retrace le parcours de la primatologue en Tanzanie et rappelle ses découvertes primordiales (sur National Geographic à 20 h 45).
Official Film Trailer: JANE | National Geographic
Durée : 02:50
En avril 1957, le paléontologue britannique Louis Leakey organise des recherches sur les chimpanzés sauvages. Le but de l’étude est de mieux comprendre les modes de vie des premiers hommes à travers leurs lointains cousins. Afin d’observer les primates du parc national de Gombe Stream, dans le nord-ouest de la Tanzanie, il engage une secrétaire : Jane Goodall.
Agée de 26 ans, sans aucune formation ni diplôme scientifique, la jeune femme originaire de Bournemouth, en Angleterre, s’installe au milieu des primates. Elle est accompagnée par un cameraman, qui deviendra son mari quelques années plus tard, Hugo van Lawick. Les images d’archives, uniques, ont été tournées au cœur même de l’habitat des chimpanzés sauvages. Là où, en octobre 1960, Jane Goodall remarque l’un d’entre eux, occupé à arracher les feuilles d’une brindille pour en faire une longue tige, qu’il plonge dans une termitière, avant de la ressortir couverte d’insectes, qu’il engloutit aussitôt.
Soixante années d’observation
La découverte provoque une révolution au sein de la communauté scientifique. « Maintenant, nous devons redéfinir la notion d’homme, la notion d’outil, ou alors accepter le chimpanzé comme un être humain… », en conclura Louis Leakey. Le réalisateur Brett Morgen a choisi de donner la parole à Jane Goodall, 83 ans, afin qu’elle commente les images de ses missions à Gombe. Exercice auquel elle se plie volontiers, enrichissant le documentaire d’anecdotes tirées de ses soixante années d’observation et invitant à l’émerveillement devant les paysages grandioses de la Tanzanie. Sur une bande-son signée du compositeur Philip Glass, sa voix (et sa présence), non seulement rend plus vivante une narration chronologique plutôt lente, mais contribue aussi à l’égayer.
Jane Goodall au centre de Peñaflor. / HECTOR RETAMAL / AFP
Le film, nommé aux British Academy Film Awards dans la catégorie « meilleur documentaire », souffre tout de même de l’absence d’un élément central dans la vie de Jane Goodall : son engagement pour la sauvegarde de la faune. Elle a créé le Jane Goodall Institute en 1977 et agit pour améliorer les conditions de vie des chimpanzés en captivité. Les rares instants consacrés à son combat pour l’environnement laissent un goût d’inachevé à ce portrait intime d’une femme d’exception.
Jane, de Brett Morgen (EU, 2018, 86 min).