Alibaba lance un « distributeur automatique de voitures »
Alibaba lance un « distributeur automatique de voitures »
Par Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)
En collaboration avec Ford, le géant chinois du commerce en ligne veut rajeunir la vente d’automobiles. Les clients peuvent acheter un véhicule sans intervention humaine.
« Un distributeur automatique de voitures » d’Alibaba, à Canton, dans le province de Guangdong, le 26 mars. / CHINA STRINGER NETWORK / REUTERS
Acheter une voiture presque comme une paire de basket ou des couches pour bébé, c’est déjà possible sur Tmall, la plate-forme de vente pour les marques d’Alibaba. Le géant du ecommerce chinois va encore un cran plus loin avec son « distributeur automatique de voitures ». Le premier a été ouvert à Canton lundi 26 mars, pour un mois de test.
C’est un parking vertical qui range les voitures automatiquement. Une fois sur place, vous vous identifiez sur une borne grâce à une caméra 3D qui reconnaît votre visage. Puis la voiture descend comme par magie. Vous pouvez l’essayer trois jours, moyennant une caution. Convaincu ? vous n’avez qu’à valider votre achat sur Tmall et le véhicule est à vous. Si besoin Alipay, le portefeuille électronique d’Alibaba propose aussi des services de paiement différé
En 2016, 5 % des achats de véhicules s’effectuaient sur le Net
Ce « distributeur automatique » associe Alibaba et Ford, un projet annoncé en décembre 2017. Pour l’instant, seuls les véhicules du constructeur américains sont disponibles. C’est une petite tour de cinq étages, entièrement automatisée qui contient 42 véhicules, Mondeo, et autres Mustang. D’après Alibaba, les clients peuvent acheter un véhicule en dix minutes, sans la moindre intervention humaine. D’autres distributeurs pourraient entrer en fonctionnement à Pékin et Hangzhou le mois prochain.
Avec ce partenariat, Ford, en perte de vitesse dans le pays, espère séduire la clientèle jeune : un quart des acheteurs de voitures de moins de 24 ans ont effectué leur achat en ligne en 2016, selon McKinsey. Les ventes sur Internet représentaient 5 % des achats de véhicules, contre 1 % en 2014. Elles ont atteint 1 million d’unités en 2016, pour 100,7 milliards de yuans (13 milliards d’euros), d’après le cabinet de conseil Frost & Sullivan. La Chine, relativement peu pourvue en concessionnaires traditionnels, est de loin le marché le plus avancé en la matière.
Quoique souvent innovant, Alibaba n’est pas le premier à tester les distributeurs de voitures. Des start-up ont déjà lancé leur propre concept aux Etats-Unis, au Japon et à Singapour. Mais avec ses 520 millions de clients, Alibaba a une tout autre force de frappe. C’est le partenaire idéal pour les grandes marques qui veulent toucher le public chinois. Le 11 novembre 2017, rebaptisé « fête des célibataires » en Chine, Alibaba a notamment vendu 100 000 voitures.