Des membres de la sécurité dans le site universitaire de Tolbiac, occupé près de quatre semaines par des étudiants, avant d’être évacué. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Une enquête pour dégradations en réunion a été ouverte vendredi 20 avril, après l’évacuation du site universitaire parisien de Tolbiac, lieu emblématique de la mobilisation contre la réforme de l’accès à l’Université, a-t-on appris dimanche de source judiciaire.

Cette enquête a été ouverte après le dépôt d’une plainte par le président de l’Université Paris-I, Georges Haddad, révélé par le JDD. Les investigations ont été confiées à la Sûreté territoriale, a précisé la source judiciaire.

« Avec cette plainte, il s’agit de défendre l’institution et l’image de Paris-1 Panthéon Sorbonne », a expliqué Georges Haddad, président de l’université Paris-1 Sorbonne, dont dépend Tolbiac.

« C’est une façon d’affirmer que notre rôle n’est pas de subir, nous faisons appel au droit. »

Experts

Au sein de l’université de Tolbiac, fréquentée habituellement par environ six mille personnes, plusieurs salles ont été tagués, alors que des étudiants et des bloqueurs ont passé plusieurs nuits sur place. Les étudiants qui ont occupé Tolbiac déplorent être accusés de vandalisme, précisant que les lieux ont été entretenus pendant qu’ils étaient présents dans l’établissement, et que l’infrastructure de Tolbiac est particulièrement vétuste, et ce depuis des années.

M. Haddad avait évalué vendredi le coût des « dégradations » - notamment des tags dans des amphis et du matériel informatique détruit - à « plusieurs centaines de milliers d’euros ». Il a annoncé avoir mandaté des experts pour réaliser un chiffrage précis.

« L’argent public a été dégradé et c’est le contribuable qui va devoir subir cette charge. »

« On va chiffrer les dégâts et faire en sorte que la tour soit opérationnelle le plus rapidement possible », a promis Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur. Le site est pour l’heure fermé jusqu’à nouvel ordre, en attendant sa remise en état.

Vendredi, le président Emmanuel Macron a déclaré qu’« il incombera » à la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, de tout mettre en œuvre pour la bonne tenue des examens pour les étudiants de Tolbiac. Une ligne partagée par l’intéressée, qui a jugé « très important que les choses puissent revenir à la normale ».

« Les partiels ne nous arrêteront pas, c’est nous qui allons les arrêter », lançait samedi un jeune présent devant l’université évacuée. Plusieurs sites de « replis » ont été évoqués par les étudiants, dont le site Censier de Paris-III ou le site Saint-Charles de Paris-I

Images de la faculté de Tolbiac, évacuée après vingt-cinq jours de blocage
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