La souche « Zaïre » du virus Ebola. | Frederick Murphy / AP

La République démocratique du Congo (RDC) « fait face à une nouvelle épidémie de maladie à virus Ebola » qui a déjà tué dix-sept personnes dans la province de l’Equateur (nord-ouest), a indiqué le ministère de la santé, mardi 8 mai. « Vingt et un cas de fièvre avec des signes hémorragiques et dix-sept décès » – soit un taux de létalité de 80 % – ont été notifiés au ministère le 3 mai, précise celui-ci dans un communiqué, évoquant « une urgence de santé publique de portée internationale ».

« Depuis la notification des cas le 3 mai dernier, aucun décès n’a été rapporté », reprend ce texte, qui ne mentionne pas la date du déclenchement de l’épidémie. « Le plan de riposte pris par le ministère de la santé a été approuvé par le gouvernement », a signifié mardi un compte rendu du conseil des ministres transmis à l’AFP.

Deux échantillons positifs

La maladie a été détectée dans une zone de forêt équatoriale, frontalière du Congo-Brazzaville et située à environ 600 km au nord-ouest de Kinshasa. Une équipe du ministère de la santé, appuyée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et par Médecins sans frontières, s’est rendue sur place, dans la ville de Bikoro. « Notre principale priorité est d’atteindre Bikoro pour travailler avec le gouvernement de la RDC et les partenaires [afin de] réduire les pertes en vies humaines et les souffrances en lien avec cette nouvelle épidémie d’Ebola », a déclaré le docteur Peter Salama, directeur général adjoint de l’OMS, dans un communiqué.

« Cinq échantillons prélevés chez les cas suspects ont été envoyés pour analyse à l’Institut national de recherches biologiques [INRB] de Kinshasa le 6 mai. Deux se sont révélés positifs », précise le ministère. L’OMS veut « rassembler d’autres échantillons » et sensibiliser la population « avec des messages de prévention et de contrôle », selon sa directrice régionale pour l’Afrique, le docteur Matshidiso Moeti.

Cette épidémie en RDC est la neuvième depuis la découverte du virus Ebola sur son sol, en 1976. La précédente remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts. Une terrible épidémie avait frappé l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11 300 morts sur quelque 29 000 cas recensés, à plus de 99 % en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.