Le pape François, au Vatican, le 3 juin. / ALBERTO PIZZOLI / AFP

Un ecclésiastique chilien de la ville de Constitucion a été suspendu mercredi 6 juin par le Vatican après avoir été accusé de pédophilie en 2017. Le Saint-Siège a jugé crédible la plainte contre le prêtre Ramon Iturra et lui a interdit – « par précaution » – d’exercer ses fonctions jusqu’à une décision définitive le concernant, selon un communiqué du diocèse de Linares, à 300 km au sud de la capitale Santiago.

Cristian Alcaino, un ancien enfant de chœur, âgé de 11 ans en 1987, au moment des faits, a déposé une plainte pour abus sexuel auprès de l’évêque Tomislav Koljatic, qui a présenté le dossier devant le Vatican en juin 2017.

Comme il ne recevait pas de réponse, M. Alcaino a remis une lettre à l’évêque de Malte Charles Scicluna. Ce dernier s’est rendu au Chili, en avril, pour enquêter sur les accusations contre le père Fernando Karadima.

« Nous n’avons pas su écouter »

Le pape a récemment annoncé des « changements » à court, moyen et long terme pour rétablir « la justice » au sein de l’Eglise chilienne, après avoir lu les conclusions d’investigations qu’il avait diligentées sur des abus sexuels commis par le clergé. Dans une lettre adressée fin mai aux Chiliens, François a reconnu : « nous n’avons pas su écouter et réagir à temps » face à ces scandales.

Le 18 mai, l’ensemble de la hiérarchie de l’Eglise chilienne a présenté sa démission au souverain pontife dans le cadre d’un énorme scandale de pédophilie et d’omerta, un coup de tonnerre qui a fait suite à une série de mea culpa du pape qui doit encore décider s’il accepte ces démissions ou non.

François avait d’abord pris la défense de l’évêque Juan Barros, soupçonné d’avoir tu les actes de pédophilie du prêtre Fernando Karadima dans les années 1980 et 1990. Un soutien qui avait terni sa visite au Chili en janvier. Condamné par la justice vaticane en 2011, le père Karadima a été contraint de se retirer pour une vie de pénitence.