Volkswagen va stocker des milliers de voitures à l’aéroport fantôme de Berlin
Volkswagen va stocker des milliers de voitures à l’aéroport fantôme de Berlin
LE MONDE ECONOMIE
Empêtré dans les suites du « dieselgate », le constructeur allemand va utiliser le site comme parking pour des véhicules neufs en attente d’homologation, atténuant ainsi un peu le gouffre financier berlinois.
Le site du futur aéroport international de Berlin-Brandenbourg Willy-Brandt, le 12 mai 2012. / Thomas Peter / Reuters
A quelque chose malheur est bon. L’aéroport international Berlin-Brandenbourg Willy-Brandt, dit « BER », et Volkswagen (VW), tous deux célèbres en Allemagne pour être à l’origine de deux des plus grands fiascos économiques de l’histoire du pays, ont trouvé le moyen de réduire leur peine respective, a révélé la presse allemande, le 27 juin.
Le premier, BER, est actuellement un aéroport fantôme, un chantier gigantesque, dont personne ne voit clairement le bout, sept ans après la date annoncée de son inauguration. Chaque jour, ce retard engloutit 1,3 million d’euros d’argent du contribuable berlinois.
Le second, VW, premier constructeur automobile allemand, est toujours empêtré dans les suites du « dieselgate ». Soumis au contrôle renforcé de l’office fédéral de contrôle des véhicules à moteurs (KBA), il accuse un sérieux retard dans l’homologation de ses nouvelles voitures selon la norme antipollution Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure (WLTP, la « procédure d’essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers »), qui impose, à partir du 1er septembre, des limites d’émissions en laboratoire et en situation de conduite réelle. Conséquence : il doit stocker quelque part entre 200 000 et 250 000 véhicules flambant neufs, en attente de livraison.
Un réjouissant gagnant-gagnant
Où trouver, en Allemagne, un parking suffisamment vaste et en bon état pour accueillir en toute sécurité ces centaines de milliers de véhicules ? A Wolfsburg (Basse-Saxe), siège de Wolkswagen, les ingénieurs ont immédiatement vu le potentiel de Berlin et de son malheureux aéroport. Avec ses 1 470 hectares en pleine campagne, son asphalte intact entouré de pelouse, il était le candidat inespéré pour accueillir les Volkswagen en souffrance. Le loyer payé par le constructeur devrait contribuer à atténuer le gouffre financier berlinois. Un réjouissant gagnant-gagnant.
Mais cette heureuse solution ne règle que provisoirement les problèmes des deux entreprises. La date d’ouverture de BER reste encore floue. Quant au retard des homologations de véhicules, il se transforme en casse-tête logistique. Pour réduire la production et limiter l’ampleur du stock, l’usine VW de Wolfsburg a introduit la semaine de quatre jours, et d’autres usines devraient suivre. Cela pourrait être insuffisant. Selon la presse allemande, le groupe cherche actuellement d’autres espaces de parking.