Le bureau de l’Assemblée nationale a décidé mercredi 11 juillet « à l’unanimité », après une demande judiciaire, de lever l’immunité parlementaire de Thierry Solère, ont affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) des députés membres du bureau.

Soupçonné de fraude fiscale, le député La République en marche (LRM), souhaitait lui-même cette levée d’immunité pour pouvoir « être entendu ». L’élu des Hauts-de-Seine fait l’objet depuis 2016 d’une enquête préliminaire menée par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), après une plainte déposée par Bercy à la suite d’informations parues dans Mediapart.

Des faits remontant à 2010-2013

Les faits dont il est soupçonné remontent à 2010-2013, alors que M. Solère était conseiller régional Les Républicains (LR) d’Ile-de-France et lieutenant de Bruno Le Maire. L’élu travaillait en parallèle comme conseiller stratégique dans le privé, « cumulant (…) son mandat parlementaire avec un poste (…) qui lui rapporte 12 000 euros par mois », avait révélé Mediapart en septembre 2016.

L’enquête a, depuis, été élargie aux chefs de trafic d’influence, de corruption, d’abus de bien sociaux, de financement illicite de dépenses électorales et de manquements aux obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Selon les éléments dont Le Monde a pris connaissance, l’ancien cadre de LR est soupçonné, selon les termes d’un document synthétisant la position du parquet, « de s’être servi de son influence en tant qu’élu local et national pour aider ses sociétés clientes à obtenir des contrats publics ou un agrément des pouvoirs publics ».