Laura procède à son inscription en ligne en première année de sciences du langage. Derrière elle, son père et un jeune discutent. / Caroline Pain / Le Monde

« C’est une grande première pour nous ! », lâche Elisabeth avec un sourire nerveux. Derrière elle, son fils, Nicolas, lui emboîte le pas. Grand blond, casquette à la main, il a l’expression tranquille d’un lycéen assez flegmatique. Il vient d’être reçu au baccalauréat. « En comparaison avec la transition collège/lycée, qui se fait en douceur parce qu’on est accompagné, celle vers l’université, ça paraît un peu plus compliqué », explique la mère du futur étudiant en DUT réseaux et télécommunications. C’est donc pour éclaircir ce « flou » qu’ils sont venus à la journée d’accueil des « néoétudiants » organisée par l’université de Rouen-Normandie.

Dans la salle dédiée à l’événement, plusieurs stands sont installés : la boutique de l’université, où on peut trouver des objets et autres T-shirts à l’effigie de l’établissement, des pôles consacrés aux questions sociales pour les demandes de bourse ou d’aide au logement, mais aussi un stand du service des sports, etc.

Premier arrêt pour Elisabeth et Nicolas, le stand de la bibliothèque universitaire. La femme assise face à eux se veut très rassurante :

« Ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas de manuels à acheter comme au lycée, toutes les ressources sont disponibles dans nos bibliothèques ou alors en ligne. Pour cela, vous allez utiliser votre espace numérique de travail ».

« Ah... c’est comme au lycée », constate Nicolas en opinant du chef.

Mais la préoccupation principale du jeune homme et de sa mère est de savoir s’il va rester habiter chez ses parents et faire le trajet tous les jours jusqu’à Elbeuf, à une vingtaine de kilomètres de Rouen, ou bien s’il va se trouver un logement sur place. Pour chercher des réponses, ils se rendent au stand des transports. Une responsable du réseau de l’agglomération leur explique alors que cela prendrait quatre heures par jour au total. « Ça commence à faire beaucoup oui », répond Elisabeth. La responsable du stand de préciser :

« Mais peut-être qu’en prenant une formule mensuelle, il peut essayer au départ et voir si c’est vraiment trop fatiguant. »

« Il aurait fallu anticiper »

La question est donc loin d’être réglée. Mais c’était tout l’intérêt de leur venue ce jour-là : « prendre conscience de ce qu’il reste à faire ». Prochain élément sur la liste, l’inscription en ligne. Alors qu’ils font la queue, d’autres sont déjà installés : Laura et son père se font aider par un jeune homme pour entrer toutes les informations dans la plate-forme. Ce qui est souvent l’occasion de se poser des questions importantes. Si Laura, qui s’inscrit en première année de sciences du langage, prend ça sur le ton de la rigolade au départ – « Donc là je mets que je suis sans enfant c’est ça ? En même temps tu t’en serais rendu compte hein ! » –, des interrogations plus sérieuses se posent vite : l’étudiante doit-elle souscrire une mutuelle ? Peut-elle bénéficier de bourses du Crous ?

Il n’y a rien de définitif, les choses pourront être précisées à la rentrée

Autant de problématiques qu’« il aurait fallu anticiper pour pouvoir y répondre au moment de l’inscription », constate son père, faisant notamment référence à la demande de bourse qui met un certain temps à être analysée. Mais le jeune qui les accompagne dans le processus se veut rassurant : il n’y a rien de définitif, les choses pourront être précisées à la rentrée.

Le père de Laura l’a encouragée à venir ici pour qu’elle puisse découvrir le monde qu’elle va rejoindre à la rentrée et surtout pour « se forger sa propre opinion », dit-il. Au moment de l’inscription, il lui faut régler les 90 euros de la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC). N’ayant pas été informé de cette nouvelle cotisation, il cherche à en savoir plus. Le jeune homme présent pour aider les néoétudiants ne parvient pas vraiment à apporter une réponse. Carole Alexandre, directrice des enseignements et du suivi des parcours étudiants, intervient :

« C’est une nouvelle contribution demandée à tous les étudiants, sauf les boursiers. Cela fait suite à la loi ORE [Orientation et réussite des étudiants], pour financer notamment la vie étudiante et culturelle, les associations, etc. »

Même si l’explication ne fait pas forcément mieux passer la pilule, elle permet tout de même de comprendre de quoi il s’agit. Ce qui, en somme, était un peu le but de chacun des parents et étudiants venus participer à cette journée.