Flammes et rivières trop basses : l’Europe sous la canicule
Flammes et rivières trop basses : l’Europe sous la canicule
Des incendies en Espagne et au Portugal, des rivières envahies par l’eau salée aux Pays-Bas et des températures exceptionnelles en Belgique : c’est une bonne partie du continent qui suffoque.
Les températures extrêmes règnent toujours sur une bonne partie de l’Europe, atteignant même un pic lundi et mardi en France et entraînant des incendies dans la péninsule Ibérique.
Un incendie gagne du terrain au Portugal
Un hélicoptère déverse de l’eau sur un incendie, à Monchique, au Portugal, le 6 août. / RAFAEL MARCHANTE / REUTERS
Si le Portugal respire un tout petit peu mieux, les températures étant repassées sous la barre des 45 °C dimanche et devant continuer à baisser, les flammes, elles, ne faiblissent pas.
A Monchique, un feu de forêt s’est déclenché vendredi dans la chaîne de montagne du sud du pays et la ville s’est réveillée lundi matin sous un épais nuage de fumée, le sinistre s’approchant.
Un hôtel et des habitants avaient été évacués préventivement. L’incendie, qui mobilise près de 1 100 pompiers, 320 véhicules, huit bombardiers d’eau et hélicoptères, a fait 24 blessés dont un grave dans la nuit de dimanche à lundi, selon les services de secours.
Les flammes maîtrisées en Espagne
De l’autre côté de la frontière, les pompiers espagnols sont parvenus à maîtriser un incendie qui s’est déclenché dimanche à Almonaster la Real, dans la province de Huelva, en Andalousie (sud-ouest), région de pins et d’eucalyptus. La situation « a bien évolué » dans la nuit grâce à « l’absence de vent », ont annoncé les pompiers d’Andalousie qui ont mobilisé environ 200 hommes et douze avions bombardiers d’eau.
Les températures restent élevées, surtout dans le Sud-Ouest, où elles devraient tutoyer les 40-42 ºC. Et inutile de compter sur la fraîcheur nocturne : le mercure a atteint les 35,1 °C à minuit dans la ville de Zorita (sud-ouest), selon le bureau météorologique national.
Le temps figé aux Pays-Bas
Cédant sous la chaleur, les aiguilles de la majestueuse église Dom, à Utrecht, ne tournent plus depuis vendredi matin, 11 h 23. Les métaux à l’intérieur de l’horloge se sont distendus, bloquant les rouages issus de l’an 1857. L’horloge devait être réparée lundi matin sous une chaleur de nouveau tropicale pour les Pays-Bas : jusqu’à 34 °C lundi.
Dans la région de Rotterdam, la baisse du niveau des rivières a entraîné une entrée trop importante d’eau salée. L’Institut national pour la gestion des eaux a donc ouvert des barrages pour envoyer de l’eau douce depuis l’intérieur des terres en direction de la mer, obligeant les navires venus d’Allemagne à faire un détour pour rejoindre le plus grand port européen.
Record battu en Belgique
Baignade improvisée dans un canal à Bruxelles. / NICOLAS MAETERLINCK / AFP
Les niveaux de la canicule de 1976 ont été dépassés dimanche en Belgique, la 51e « journée d’été » durant laquelle la température maximale a atteint ou dépassé les 25 °C. Le record remonte à l’été 1947 (66 journées d’été).
« Ce qui est le plus marquant dans le dérèglement climatique tel que nous l’observons actuellement n’est pourtant pas tellement la chaleur en tant que telle, mais plutôt la longueur de ces épisodes de chaleur », estime le météorologue David Dehenauw, de l’Institut royal météorologique, cité dans le quotidien Le Soir.
Mardi, il fera encore un peu plus chaud avec des maxima prévus à 31 °C ou 32 °C sur le littoral belge et jusqu’à 36 °C en Campine (nord-est), selon l’Institut royal météorologique (IRM).