Mort de Clément Méric : 7 et 12 ans de prison requis contre les deux principaux accusés skinheads
Mort de Clément Méric : 7 et 12 ans de prison requis contre les deux principaux accusés skinheads
La peine la plus lourde a été demandée contre Esteban Morillo, qui a reconnu être l’auteur des coups mortels.
Samuel Dufour, à gauche, lors du procès, le 4 septembre à Paris. / BENOÎT PEYRUCQ / AFP
Une bagarre « évitable » et d’une « sauvagerie parfaitement inadmissible ». L’accusation a requis, jeudi 13 septembre, des peines de sept et douze ans de prison à l’encontre de deux skinheads pour des coups mortels portés à l’antifasciste Clément Méric en 2013 à Paris.
La peine la plus lourde a été demandée contre Esteban Morillo, qui a reconnu être l’auteur des coups mortels. Sept ans ont été requis pour Samuel Dufour, porteur d’une « arme » – poing américain ou bagues –, et une peine de quatre ans dont deux avec sursis contre Alexandre Eyraud, arrivé plus tard mais dont la seule présence a favorisé « l’action collective ».
Le 5 juin 2013, à 18 h 43, Clément Méric, étudiant de 18 ans, s’écroule, mortellement blessé, lors d’une brève bagarre entre militants antifascistes et skinheads d’extrême droite, en marge d’une vente privée de vêtements.
Adhésion à une idéologie « de haine »
Durant le procès, Morillo a reconnu avoir porté deux coups – à poings nus – à Méric. Dufour affirme s’être battu, mais pas avec Méric. Eyraud, lui, assure n’avoir frappé personne. Ils nient avoir porté un poing américain et accusent les « antifas » d’avoir provoqué la bagarre.
Une ligne de défense qu’ont tenté d’enfoncer les parties civiles, reconvoquant une série de témoins qui ont distinctement vu un poing américain sur les principaux accusés, ou les SMS de Samuel Dufour où il se vante lui-même d’en avoir utilisé un.
Michel Tubiana, avocat de deux camarades de Méric, a fustigé des accusés qui n’ont pas de réels « regrets » mais cherchent à « gommer » leur adhésion à une idéologie « de haine de celui qui est différent : on n’aime pas le Noir, l’Arabe, le Tzigane, le PD ». Et après les coups mortels, a souligné Me Ouhioun, « il y a un groupe qui présente des lésions de défense, un autre qui va boire des bières au Local », le bar de la figure de l’ultradroite Serge Ayoub.