Etudiants internationaux : le Royaume-Uni bientôt supplanté par l’Australie ?
Etudiants internationaux : le Royaume-Uni bientôt supplanté par l’Australie ?
Deuxième destination pour l’accueil des étudiants étrangers derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni, en perte de vitesse, est en voie d’être dépassé par l’Australie.
Le collège de Christ Church, à l’université d’Oxford. / Westend61 / Photononstop / Westend61 / Photononstop
Alors que le Brexit se précise, le Royaume-Uni est en passe de perdre son rang de deuxième pays préféré des étudiants étrangers, selon le site BBC News. L’Australie, actuellement troisième destination mondiale devant la France, pourrait gagner une place, derrière les Etats-Unis, selon une étude de l’University College de Londres publiée en juillet.
« L’enseignement supérieur britannique est toujours très apprécié à l’international, mais au cours des cinq dernières années les gouvernements ont freiné la progression du nombre d’étudiants étrangers accueillis, notamment en limitant le nombre de visas de travail accordés après la fin des études », explique le professeur Simon Marginson.
Voilà encore trois ans, le Royaume-Uni recrutait environ 130 000 étudiants étrangers de plus que l’Australie, relève le professeur Marginson. Mais alors que ce pays enregistrait des progressions annuelles de 12 à 14 % du nombre d’étudiants étrangers accueillis, les universités britanniques, elles, ont connu des progressions nettement plus modestes.
Une manne de 20 milliards de livres sterling par an
Même si Londres a détrôné cette année Montréal en tête du classement 2018 des meilleures villes étudiantes établi par l’agence Quacquarelli Symonds, le professeur Marginson attire l’attention sur la présence de Melbourne et de Sydney dans le top 10 de ce classement. « Parmi les pays anglophones, l’Australie se distingue par la qualité de ses universités, son climat particulièrement attrayant et l’accueil qu’elle réserve aux étudiants internationaux », souligne-t-il.
Le British Council, l’agence britannique chargée des échanges éducatifs, insiste pour que le Royaume-Uni revoie d’urgence sa politique en la matière, l’accueil des étudiants internationaux étant « une source essentielle d’influence à long terme et de soft power pour le Royaume-Uni ». D’autant qu’« une étude a montré que les étudiants étrangers ont rapporté cette année 20 milliards de livres sterling à l’économie britannique », ajoute BBC News.
Depuis des mois, les autorités universitaires plaident pour que les étudiants étrangers ne soient pas inclus dans les chiffres de l’immigration nette et pour que des visas de travail de deux ans soient systématiquement accordés à ceux qui sont titulaires d’un diplôme obtenu au Royaume-Uni. Sur ces deux points, les mesures préconisées par le récent rapport du Migration Advisory Committee (MAC), commandé par le gouvernement, ont de quoi les décevoir, note The Independent.
Prolongation des visas
Selon les auteurs du rapport, exclure les étudiants étrangers des statistiques de l’immigration nette « serait techniquement difficile » et « ne modifierait pratiquement pas » le solde. Ils recommandent par ailleurs au gouvernement d’accorder systématiquement aux étudiants étrangers titulaires d’un doctorat britannique une prolongation d’un an de leur visa, et à ceux qui ont obtenu un master une prolongation limitée à six mois, tout en appelant prudemment à un « examen plus approfondi » de cette mesure.
Actuellement, les étudiants étrangers titulaires d’un doctorat ou d’un master qui ne sont pas citoyens européens peuvent rester au Royaume-Uni quatre mois après la fin de leur cursus universitaire, avec possibilité de déposer une demande pour prolonger leur visa d’un an.
Jean-Luc Majouret, « Courrier International »
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