Dégressivité du chômage pour les cadres : la CFE-CGC dénonce le « populisme » du gouvernement
Dégressivité du chômage pour les cadres : la CFE-CGC dénonce le « populisme » du gouvernement
Le premier ministre envisage une dégressivité pour ceux qui ont « une très forte employabilité » et « des salaires très élevés ».
Le président de la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC), François Hommeril, estime qu’en évoquant la piste d’une possible dégressivité des allocations de chômage pour les hauts salaires, jeudi 27 septembre, le premier ministre, Edouard Philippe, « tombe dans la stigmatisation des cadres ».
« Je suis déçu car le gouvernement se lance dans une opération de communication populiste », déclare M. Hommeril dans une interview publiée samedi par Libération. « Le plus grave, ajoute-t-il, c’est de faire croire que la dégressivité des allocations chômage va faire baisser le chômage. C’est faux, toutes les études l’ont démontré. »
Le premier ministre a déclaré jeudi sur France 2 que « dans certains cas », cette dégressivité pouvait être « envisagée », et « peut avoir du sens » pour ceux qui ont « une très forte employabilité, pour ceux qui ont des salaires très élevés ».
Nouvelle négociation sur l’assurance-chômage
Selon le président de la CFE-CGC, les cotisations des cadres « représentent 42 % des ressources » de l’assurance-chômage, alors que les allocations qu’ils perçoivent n’en représentent que « 15 % ».
« Que les cadres participent à la solidarité, c’est très bien ! Mais il est inadmissible de les en exclure », s’indigne M. Hommeril, qui juge « stupéfiant » de voir le premier ministre « tomber dans la stigmatisation des cadres ».
D’autant que « la réalité », selon lui, « c’est que nombre de cadres qui perdent leur place entre 45 et 65 ans ont du mal à retrouver un emploi équivalent ». Pour le président de la CFE-CGC, ce qui coûte cher à l’assurance-chômage, « ce sont les contrats courts : cela représente quatre à six milliards d’euros », dit-il.
Les partenaires sociaux doivent s’engager dans une nouvelle négociation sur l’assurance-chômage, voulue par le gouvernement, qui leur demande notamment de faire de 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies sur trois ans.