Quand le smartphone remplace le cash
Quand le smartphone remplace le cash
Par Agnès Lambert
Applications, cartes innovantes et règlement par smartphone prospèrent.
Pour rembourser des places de spectacle réservées par un ami ou un week-end à plusieurs, certains envoient un chèque ou retirent des espèces au distributeur. D’autres, de plus en plus nombreux, utilisent Lydia ou Pumpkin pour envoyer de l’argent en quelques clics. Une solution qui a d’abord été adoptée par les plus jeunes.
L’appli Lydia, qui compte désormais 1,3 million d’utilisateurs, a démarré en juillet 2013 en proposant aux étudiants un service de remboursement entre amis par mobile. « Cela fonctionne quels que soient votre banque et votre téléphone. Et même si la personne que vous remboursez n’a pas l’appli, elle peut faire transférer l’argent directement vers son propre compte », indique Cyril Chiche, le cofondateur de Lydia. Même fonctionnement pour Pumpkin (450 000 utilisateurs), qui vise résolument les jeunes en les tutoyant et en se présentant comme le service du « paiement entre potes ».
Cartes dopées à l’innovation
Au-delà du remboursement entre amis, les fintech révolutionnent aussi les moyens de paiement avec des cartes dopées à l’innovation. Pilotées par smartphone, elles permettent de payer avec son téléphone ou de réduire à néant ses frais en dehors de la zone euro. Beau succès notamment pour Nickel, le compte distribué par les buralistes, qui vient de franchir la barre du million de titulaires. Anytime, Lydia ou encore Morning proposent aussi des cartes.
Antoine Porte et Cyril Chiche, cofondateurs de Lydia. / Sébastien MAROUANI
De son côté, Max propose une carte gratuite qui agrège les cartes bancaires du client adossées à ses comptes dans des banques traditionnelles. Son titulaire peut ainsi décider en temps réel, lorsqu’il réalise un paiement, vers quelle carte il souhaite rediriger l’opération. « Plus besoin d’avoir les autres cartes dans son portefeuille, la carte Max suffit. De plus, les paiements et les retraits en devises hors zone euro sont gratuits », résume Didier Ardouin, le directeur général de la start-up. La réduction des frais sur les opérations en devises, particulièrement onéreuses avec les cartes des banques de réseau, est aussi proposée par des fintech spécialisées sur ce créneau comme Ditto, PayTop ou TransferWise.
Les ambitions des néobanques
Certaines cartes de fintech permettent aussi d’utiliser Apple Pay et Samsung Pay pour payer avec un smartphone, quelle que soit la banque du client. Ces deux solutions ne sont aujourd’hui pas proposées par toutes les banques, tant s’en faut. Pour mémoire, Apple Pay et Samsung Pay permettent de régler un achat en présentant son téléphone directement sur le terminal de paiement du commerçant, comme avec une carte sans contact. C’est notamment le cas de Max : « L’opération n’est pas plafonnée car elle est sécurisée par l’empreinte digitale ou le code confidentiel du client sur son téléphone », précise Didier Ardouin.
Lydia propose aussi Apple Pay et Samsung Pay (trois transactions par mois pour la version gratuite, ou 2,99 euros par mois sans limite). « Notre objectif est de créer une interface unique pour l’ensemble des opérations du quotidien. Nous ne voulons pas remplacer la banque du client, nous ajoutons une couche de services supplémentaires dans une interface plus agréable », précise Cyril Chiche, de Lydia.
A l’inverse, quelques néobanques ont l’ambition d’être une réelle alternative aux établissements traditionnels en se dotant progressivement d’une offre complète. C’est notamment le cas de la britannique Revolut (2 millions d’utilisateurs en Europe) et de l’allemande N26 (un million de clients). Elles proposent elles aussi des cartes de nouvelle génération, peu coûteuses lors d’une utilisation hors zone euro, mais aussi d’autres services comme de l’épargne ou des assurances.