Au Mali, les élections législatives de nouveau reportées
Au Mali, les élections législatives de nouveau reportées
Le mandat des députés, qui devait s’achever le 31 décembre, a été prorogé « jusqu’à la fin du premier semestre de 2019 » par la Cour constitutionnelle.
Des partisans de l’opposition protestent contre la réélection du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, à Bamako, le 21 septembre 2018. Son rival Soumaïla Cissé dénonce une « fraude » électorale. / MICHELE CATTANI / AFP
Prévues en novembre-décembre, les élections législatives au Mali ont été de nouveau reportées, cette fois à 2019, sur décision de la Cour constitutionnelle. Le mandat des députés, qui devait s’achever le 31 décembre, a été prolongé de six mois à la demande de l’Assemblée nationale, a-t-on appris auprès des deux institutions, lundi 15 octobre.
« Pour raison de force majeure », la Cour constitutionnelle « proroge jusqu’à la fin du premier semestre de 2019 le mandat des députés », selon l’arrêt de la cour, qui ne détaille pas les motifs de « force majeure » invoqués.
Un responsable de l’Assemblée nationale a confirmé l’information à l’AFP. « Ce report de six mois permettra de mieux organiser les législatives, mais aussi d’engager les réformes institutionnelles prévues dans l’accord de paix d’Alger et d’apaiser les tensions politiques », a précisé cette source, en référence à l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg.
Manifestations contre la fraude électorale
Les élections législatives étaient initialement prévues le 28 octobre pour le premier tour et le 18 novembre pour le second. Mais en septembre, le gouvernement les avait déjà reportées d’un mois, respectivement aux 25 novembre et 16 décembre, en raison d’une grève des magistrats.
Depuis la proclamation par la Cour constitutionnelle, le 20 août, de la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta au second tour face au chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, les partisans de ce dernier, qui contestent les résultats, ont organisé une série de manifestations contre la « fraude » électorale.
Le 6 octobre, les dirigeants d’une trentaine de partis d’opposition, des candidats à la présidentielle, des syndicalistes et des associations ont annoncé la création d’une « large coalition dénommée Front pour la sauvegarde de la démocratie », afin de dénoncer « les fraudes et les nombreuses irrégularités, les bourrages d’urnes et la falsification des résultats ».