Mémoire de l’esclavage : Macron demande aux gendarmes martiniquais de changer d’emblème
Mémoire de l’esclavage : Macron demande aux gendarmes martiniquais de changer d’emblème
L’insigne actuel est considéré dans l’île comme un symbole de la traite négrière.
L’insigne du commandement de gendarmerie de la Martinique.
Quatre serpents blancs sur un fond bleu : le drapeau informel de la Martinique sert aussi d’emblème aux gendarmes de l’île. Bientôt, il sera changé, a annoncé, mardi 16 octobre, Franck Robine, le préfet du département insulaire, et ce, à la demande du président de la République, Emmanuel Macron.
L’insigne frappé de représentations de serpent fer de lance, endémiques de l’île, n’est pas un symbole neutre. Datant de 1766, il flottait déjà sur les navires négriers appartenant à des propriétaires établis en Martinique. Ces navires prenaient part au commerce triangulaire entre les ports français, l’Afrique de l’Ouest et la Caraïbe.
Fin septembre, lors de son déplacement en Martinique, le chef de l’Etat avait été interpellé sur cet emblème lors d’une conférence de presse. « Nous en avons discuté dans la voiture juste après (…). Il a voulu comprendre, comprendre notamment ce qui se disait à propos de l’emblème. Et en fin de journée, il a pris sa décision », a déclaré le préfet de Martinique.
« [Le chef de l’Etat] avait été assez réceptif », a expliqué, mardi, le préfet sur l’antenne de la radio RCI, confirmant une information parue lundi sur le site d’information local Makacla.com. Le préfet a aussi adressé, mardi soir, un courrier au député (groupe à dominante PCF) du Sud, Jean-Philippe Nilor, qui « avait appelé son attention sur l’écusson porté par les gendarmes affectés en Martinique ».