A l’IAE de Grenoble, l’atout de la double compétence
A l’IAE de Grenoble, l’atout de la double compétence
Par Mégane de Amorim
L’IAE de Grenoble offre un exemple des tentatives lancées par l’ensemble de ses établissements publics pour se différencier des business schools
Etudiants à l’IAE Grenoble / IAE Grenoble via Campus
A Grenoble, les écoles de management ne manquent pas. D’abord, avec la Grenoble école de management (GEM), une création de la chambre de commerce et d’industrie, qui s’offre le luxe de figurer dans le classement des meilleures écoles de commerce du Financial Times – tout en ayant rétrogradé à la 43e place en 2018, soit dix de moins qu’en 2017.
Il faut aussi compter sur l’Idrac, gigantesque école de commerce et de management disséminée sur neuf campus en France – dont Grenoble – et six campus associés. Mais la ville compte également un établissement entièrement public créé en 1956, composante de l’université Grenoble Alpes : le Grenoble IAE (institut d’administration des entreprises). Pour se démarquer, il met en avant, comme d’autres, l’atout de la double compétence.
Accélérations de carrière
« Des pharmaciens, des juristes ou des ingénieurs peuvent venir se former chez nous pendant un an dans le but d’obtenir des compétences en gestion », explique Christian Defélix, directeur de Grenoble IAE. Ces cursus, qui dispensent les fondamentaux du management à des non-spécialistes, leur permettent d’obtenir une double casquette, par exemple de juriste manageur, grâce à laquelle ils pourront prétendre à des accélérations de carrière, et ainsi briguer des postes à plus hautes responsabilités. « Par la double compétence, les IAE préparent les jeunes aux débouchés de demain, et à l’évolution du marché du travail », estime Christian Defélix. Ces programmes intensifs ne concernent pas la majorité des étudiants de l’IAE, mais lui offrent une vitrine importante, y compris pour se démarquer de ses concurrents privés.
D’après son directeur, l’IAE se distingue aussi par la diversité des profils académiques qui y sont accueillis : « Les étudiants arrivent dans un IAE après une première formation. Certains sortent d’un DUT, d’un BTS, d’autres de classes préparatoires, d’autres encore de Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), d’ingénierie ou de droit… Un IAE est un peu une auberge espagnole. Cette mixité leur permet d’apprendre à travailler avec des personnes ayant des bagages très différents », ajoute Christian Defélix.
Mais l’IAE a une concurrence rude, y compris localement. Alors comment se construire une identité propre face aux business schools, dont l’imposante Grenoble EM ? « D’abord, il n’est pas question d’une adversité ; c’est une bonne chose qu’il existe plusieurs écoles de management sur un territoire, pour que les familles et les étudiants aient le choix. Mais il est vrai qu’il faut défendre nos qualités. Il arrive souvent, pendant des portes ouvertes, qu’on me demande ce que l’IAE fait de plus que GEM. Je leur réponds que notre modèle est alternatif parce qu’il est public et accessible, très ouvert à la diversité des profils, et que nous délivrons un diplôme spécialisé, contrairement aux écoles privées qui misent sur un diplôme généraliste », détaille-t-il. L’IAE forme ainsi des spécialistes de la comptabilité, du marketing digital ou des ressources humaines, autrement dit des profils facilement identifiables pour les recruteurs.
Rang international
Si les étudiants de l’IAE parviennent à entrer plutôt correctement sur le marché du travail, avec une insertion professionnelle affichée à 93 % un an après la diplomation, ils n’atteignent pas les mêmes postes que les diplômés des business schools les plus réputées. Les entreprises de rang international préfèrent généralement recruter dans leur short list de très bonnes écoles, que l’on retrouve parmi les meilleures dans les classements internationaux. En revanche, les diplômés d’un IAE comme celui de Grenoble sont plus facilement recrutés par des PME ou TPE implantées localement. Fort de ces atouts, Grenoble IAE attire chaque année environ 700 candidats, pour 170 places en troisième année de licence.
Pour booster encore davantage sa visibilité, l’école est en ordre de marche pour obtenir des accréditations internationales. Sa stratégie 2018-2022 devrait donc insister sur la préparation des accréditations EPAS (un label délivré par l’EFMD) et AACSB, pour lesquelles elle est éligible. Un enjeu de taille pour garantir son avenir dans le paysage extrêmement concurrentiel des écoles de commerce et de management.
« Le Monde » organise son Salon des grandes écoles les 10 et 11 novembre
La 13e édition du Salon des grandes écoles (SaGE) aura lieu samedi 10 et dimanche 11 novembre à Paris, aux Docks, Cité de la mode et du design (13e arrondissement), de 10 heures à 18 heures.
Plus de cent cinquante écoles de commerce, d’ingénieurs, IAE, IEP, écoles spécialisées et prépas y seront représentées, permettant d’échanger sur les différents programmes et leur accessibilité (post-bac, post-prépa ou après un bac + 2, + 3 ou + 4). Lycéens, étudiants et parents pourront également assister à des conférences thématiques animées par des journalistes du Monde Campus. Une équipe de vingt « coachs » pourra également conseiller lycéens, étudiants et parents pour définir leur projet d’orientation, préparer les concours ou rédiger leur CV.
L’entrée en sera gratuite, la préinscription en ligne est conseillée pour accéder plus rapidement au Salon. Liste des exposants et informations pratiques sont à retrouver sur le site Internet du SaGE.