Tout savoir (ou presque) sur la Route du rhum
Tout savoir (ou presque) sur la Route du rhum
Par Véronique Malécot
Les concurrent(e)s de la course transatlantique à la voile et en solitaire, qui fête ses 40 ans, s’élancent dimanche de Saint-Malo. Direction la Guadeloupe.
Cela fait quarante ans que cela dure. Tous les quatre ans, début novembre, la cité de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) accueille les bateaux de la Route du rhum.
Créée en 1978, cette course transatlantique à la voile et en solitaire est l’un des deux événements nautiques les plus connus des Français, avec le Vendée Globe.
Avant le top départ, donné dimanche 4 novembre à 14 heures, un petit point pour tout comprendre à la course.
Où le départ a-t-il lieu ?
Le départ de cette onzième édition est donné de la pointe du Groin, à l’est de Saint-Malo. Les skippeurs devront passer ensuite une marque au cap Fréhel, avant de pouvoir sortir de la Manche et affronter l’Atlantique.
A qui l’épreuve appartient-elle ?
Aujourd’hui, la Route du rhum-Destination Guadeloupe est organisée par OC Sport Pen Duick, avec comme partenaires principaux la ville de Saint-Malo, la région Bretagne et la région Guadeloupe.
Y a-t-il un parcours imposé ?
Non. Les skippeurs doivent rallier Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Soit une route longue de 3 542 milles nautiques (6 560 kilomètres). En théorie. Car la route la plus directe, ou orthodromie, n’est pas toujours possible à suivre. Il faut naviguer entre les dépressions et l’anticyclone des Açores qui sont autant d’obstacles sur la route directe jusqu’aux Antilles.
Des escales sont-elles possibles ?
La course, contrairement à d’autres épreuves, autorise les escales pour réparer. Cependant cette année, l’organisation à décider de limiter leur nombre à une seule.
En combien de temps la traversée va-t-elle s’effectuer ?
En 1978, Mike Birch, le premier vainqueur de l’épreuve sur Olympus Photo, avait traversé l’Atlantique en 23 jours 6 heures et 59 minutes.
En 2014, à bord de Maxi Solo Banque Populaire VII, Loïck Peyron n’a mis que 7 jours 15 heures et 8 minutes, le record de l’épreuve. 16 jours de gagnés depuis 1978.
Entre 1978 et 2014, plus de seize jours de mer ont été gagnés. / Infographie Le Monde
Cette année, les organisateurs estiment que les bateaux pourraient mettre six jours à traverser l’Atlantique. Les arrivées se succéderont ensuite selon la taille des bateaux.
Quels sont les types de bateaux engagés dans la course ?
On distingue plusieurs classes, ou catégories, en fonction du type des bateaux (monocoques ou multicoques) et de leur taille.
Une classe, en voile, regroupe des bateaux qui ont des caractéristiques communes voire identiques en termes de longueur et de largeur mais aussi de conception.
En 2018, six classes ont été autorisées à participer à cette onzième édition.
Quatre d’entres elles, les Ultimes, les Multi50, les Imoca et les Class40, répondent à des caractéristiques très précises de conception.
Les deux dernières, les Rhum multi et mono, regroupent des multicoques et des monocoques de tailles variées et qui ne répondent pas aux normes des quatre autres classes.
Les six classes de bateaux autorisés à participer à la Route du rhum 2018. / Infographie Le Monde
Comment le classement final s’établit-il ?
Les bateaux de la Route du rhum sont classés par classe avec un vainqueur dans chaque catégorie.
Mais « le » vainqueur de la Route de rhum reste celle ou celui qui franchit en premier la ligne d’arrivée. Ce marin sera le tenant du titre.
Quel est le nombre de skippeurs engagés ?
Cette année, ils sont 123 marins, professionnels ou amateurs, à s’élancer. Un record pour l’épreuve. Normalement le nombre est limité à 100, mais l’organisation a décidé d’ouvrir des places supplémentaires en raison de la très forte demande en cette édition anniversaire.
123 skippeurs s’élancent dans la Route du rhum 2018. / Infographie Le Monde
Combien de femmes sont-elles en course ?
Elles sont six à prendre la mer cette année. Trois navigueront en Imoca, les bateaux du Vendée Globe : la Britannique Samantha Davies (Initiatives Cœur) et les Françaises Isabelle Joschke (Monin) et Alexia Barrier (4myplanet2).
Trois concourront en Class40, des monocoques de 12 mètres : les Françaises Morgane Ursault-Poupon (Fleury Michon Bio) et Claire Pruvot (Service civique) et la Britannique Miranda Merron (Campagne de France).
Six femmes partipent à cette onzième édition de la Route du Rhum / Infographie Le Monde
Combien de skippeurs tentent-ils l’aventure pour la première fois ?
Ils seront 68 « Bizuths », c’est-à-dire 68 skippeurs à participer à leur première Route du rhum. C’est un peu plus que la moitié. A l’opposé, Loïck Peyron va prendre le départ de son huitième Rhum, Francis Joyon de son septième.
68 skippeurs participent à leur première Route du Rhum cette année. / Infographie Le Monde
Les skippeurs peuvent-ils se faire aider pour trouver la meilleure route ?
Le « routeur », qui reste à terre, est le spécialiste de la météo qui cherche le meilleur chemin – le plus rapide mais pas forcément le plus court – pour un skippeur en mer. Ce métier est né avec la Route du rhum.
Pourtant, les skippeurs n’auront pas tous des routeurs. Ce sont les règles de classe qui l’autorisent ou non. Les skippeurs des Imoca et des Class40 devront se débrouiller seuls pour tracer leur route.
Combien cela coûte-t-il de participer à cette course ?
Les droits d’inscription varient de 6 000 euros pour la classe Rhum et les Class40 à 80 000 euros pour les Ultimes.