Vivarte met en vente San Marina, Minelli et CosmoParis
Vivarte met en vente San Marina, Minelli et CosmoParis
LE MONDE ECONOMIE
Ces trois enseignes de chaussures emploient plus de 1 500 personnes et comptent 612 boutiques.
Que restera-t-il de Vivarte ? Au lieu du simple « recentrage » annoncé, le groupe de distribution de chaussures et de vêtements va-t-il finir entièrement vendu par morceaux ? C’est ce que redoutent les syndicats après l’annonce, lundi 5 novembre, de la mise en vente de trois réseaux supplémentaires, San Marina, Minelli et CosmoParis. Au total, ces enseignes de chaussures implantées en centre-ville emploient plus de 1 500 personnes et comptent 612 boutiques, pour un chiffre d’affaires d’environ 270 millions d’euros. « Elles feront l’objet de trois processus distincts » de cession, précise la direction.
Initialement, ces réseaux devaient rester au cœur de l’ex-empire André, aux côtés de Caroll et de La Halle. Mais « la dégradation du marché de la chaussure a été plus forte qu’anticipé, ce qui nous amène à modifier notre périmètre », a expliqué Patrick Puy, président de Vivarte. Exit donc San Marina, Minelli et CosmoParis, trois marques dont la vente devrait permettre de récupérer un peu d’argent pour faire face aux prochaines échéances financières.
Le marché de la chaussure a baissé de 3,5 % en un an
Le groupe détenu en LBO (achat par endettement) par un consortium de fonds d’investissement a certes déjà négocié avec ses créanciers en 2017, et sa dette a été ramenée à quelque 400 millions d’euros. Ce fardeau reste néanmoins élevé alors que le groupe a perdu 305 millions d’euros en 2017, et que les clients font défaut : le marché de la chaussure a baissé de 3,5 % en un an, celui de l’habillement a chuté de 5 % depuis le début de l’année.
Désormais, le groupe entend officiellement « se concentrer sur la Halle et Caroll », qui représentent 80 % de son chiffre d’affaires. Deux enseignes seulement, pour un groupe qui en comptait il y a quelques années encore une quinzaine, dont André, Kookaï, Chevignon, Naf-Naf, Pataugas et Besson.
Selon les syndicats, le démantèlement risque de ne pas s’arrêter là. Une fois bouclée la fusion en préparation de la Halle aux vêtements et de la Halle aux chaussures, la future entité pourrait être vendue à son tour en 2019, de même que Caroll, avance la CGT. Ces deux cessions « ne sont pas d’actualité », répond la direction, en insistant sur les investissements prévus dans ces deux réseaux. Peut-être une simple question de temps.