LES CHOIX DE LA MATINALE

Du jazz à Nevers, une multitude de disciplines aux Boréales de Caen ou bien encore une plongée mystique de 24 heures dans la vie monacale sont au programme des prochains jours. Pour ceux qui visent sur le plus long terme, pensez à réserver vos places pour les concerts de Massive Attack en février 2019.

TROIS FESTIVALS :

  • D’jazz Nevers Festival, à Nevers, jusqu’au 17 novembre

Affiche du D’jazz Nevers Festival. / DR

Parmi les plus anciens festivals consacrés au jazz en automne – sa présente édition, la trente-deuxième, est organisée du samedi 10 au samedi 17 novembre – le D’jazz Nevers Festival est aussi l’un des plus constants, avec de tout temps une attention aux musiciens nouveaux venus, qui pour beaucoup d’entre eux sont devenus des fidèles, combinés à un choix exigeant de vedettes de la scène internationale. Signe de l’adhésion du public, plusieurs concerts, sont déjà complets, ceux de Théo Girard, Vincent Peirani, François Perrin et Laura Perrudin.

Dans le reste du programme, plusieurs propositions alléchantes : une grande formation avec cordes et section de vents menée par le violoniste Régis Huby, mardi 13 novembre ; le duo du clarinettiste Jean-Marc Foltz et du guitariste Philippe Mouratoglou, une évocation de L’Histoire du soldat de Ramuz et Stravinsky par le Quartet Novo, le quintette du saxophoniste François Corneloup, mercredi 14 ; le trio Ikui Doki, le trio du saxophoniste Sylvain Rifflet avec le quatuor à cordes Appassionato, jeudi 15 ; le trio du pianiste Gauthier Toux, l’orchestre Collectiv du vibraphoniste Franck Tortiller, le Five Elements du saxophoniste Steve Coleman – après un passage, le 14 novembre, au New Morning, à Paris –, vendredi 16 ; et enfin les contrebassistes Claude Tchamitchian en solo, et Lars Danielsson, en quartette, puis l’Elektrik Outlet du saxophoniste James Carter, samedi 17. Sylvain Siclier

D’jazz Nevers Festival, Maison de la culture, Théâtre et Auditorium Jean-Jaurès, à Nevers (Nièvre). Tél. : 03-86-57-00-00. Jusqu’au samedi 17 novembre. De 3 € à 28 €, accès libre à certains concerts.

  • Les Boréales à Caen, du 15 au 25 novembre

Affiche du festival Les Boréales. / DR

Du cinéma, de la danse, du théâtre, de la musique, de la littérature, des arts plastiques… indéniablement pluridisciplinaire le festival Les Boréales, organisé à Caen et ses alentours dans le département du Calvados, et dans quelques communes de La Manche, l’Orne et la Seine-Maritime, s’intéresse aux cultures des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et nordiques (Danemark, Groenland, Islande, Norvège, Suède…).

La 27édition du festival, prévue du jeudi 15 au dimanche 25 novembre, annonce « pas moins de 150 événements, dont près de 90 gratuits ». Sur le plan musical, l’Orchestre régional de Normandie, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen-Normandie et le Chœur de chambre de Rouen présenteront, le 15 novembre, un programme consacré à des compositeurs des pays balte, dont le plus connu, l’Estonien Arvo Pärt. Puis l’électro sera représentée par Noëp et DJ Monsta (Lettonie), le 17, le jazz par Rymden formé par le pianiste Bugge Wesseltoft, le bassiste Dan Berglund et le batteur Magnus Öström, le 16, le trio Titoks le 17, le trio du batteur Carsten Lindholm le 24, la pop avec Rebekka Karijord le 17, Emil Svanängen dit Lonely Dear le 21 et Johanna Glaza, le 24. Le funk, enfin, avec Dafuniks le 23. S. Si.

Les Boréales, à Caen (Calvados) et dans une trentaine de villes de Normandie. Du 15 au 25 novembre. De 5 € à 25 €, accès libre à certains concerts.

  • Le Festival des Heures, au Collège des Bernardins, à Paris, les 16 et 17 novembre

Festival des Heures 2018 : "Les Âges de la vie" - Teaser
Durée : 01:25

La 6e édition du Festival des Heures, au Collège des Bernardins, à Paris, entend célébrer cette année les âges de la vie suivant le déroulé des prières monastiques. Durant vingt-quatre heures, du 16 au 17 novembre, sept concerts marqueront le rythme de ces haltes spirituelles et mystiques qui ponctuent la vie quotidienne des monastères, des matines du lever du jour aux complies du crépuscule.

Après l’Annonciation (concert médiéval d’ouverture chanté par la maîtrise de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris), la naissance (des Matines célébrant deux cantates de l’Oratorio de Noël de Bach par Jean Tubéry et son ensemble La Fenice) puis l’enfance (des Laudes sur des œuvres juvéniles par les pianistes Ludmila Berlinskaïa et Arthur Ancelle). Suivront ensuite l’amour (None proposera un programme romantique confié au Chœur Aedes), puis l’âge mûr (des Vêpres regroupant deux trios pour piano de Beethoven et Schubert joués par Nicolas Dautricourt, François Salque et Jean-Frédéric Neuburger). Enfin la mort et l’espérance : Complies que Damien Guillon et son Banquet Céleste installeront au pied de la croix avec le Stabat Mater de Pergolèse. Marie-Aude Roux

Festival des Heures, au Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, Paris-5e. Le 16 novembre, à 20 h 30, le 17 novembre, à 9 h 45, 12 heures, 15 heures, 17 h 15, 19 h 15 et 20 h 30. Tél. : 01-53-10-74-44. De 10 € à 25 €. Forfait 1 jour, 70 €, forfait demi-journée après-midi, 50 €.

UNE VIDÉO : « Death in Midsummer », par Deerhunter

Deerhunter - Death in Midsummer (Official Video)
Durée : 04:18

On reconnaît d’emblée cette silhouette si singulière, mince et tordue, digne d’une sculpture d’Alberto Giacometti. Cette silhouette, c’est celle de Bradford Cox marchant sur une route désertique d’Arizona. Pour les besoins de la vidéo du single Death in Midsummer, le leader du groupe de rock psychédélique Deerhunter alterne tenue de cowboy et longue robe jaune à fleur. La chanson, inspirée de la révolution russe de 1917, se présente en une ballade pop au clavecin, inoffensive en apparence, pour finalement dévier en une envolée cosmique intense et mélancolique.

Trois ans après Fading Frontier, le nouvel album de Deerhunter s’intitule Why Hasn’t Everything Already Disappeared ? et est annoncé pour le 18 janvier 2019 sur le label 4AD. Il a été coproduit par Cate Le Bon, ainsi que deux collaborateurs familiers de la formation d’Atlanta, Ben Etter et Ben H. Allen III. Une bonne nouvelle hélas endeuillée récemment par le décès de Josh Fauver, ancien bassiste du groupe de 2004 à 2012. Franck Colombani.

DEUX CONCERTS :

  • Bobby McFerrin, Salle Pleyel, à Paris, le 16 novembre

Le chanteur Bobby McFerrin. / DR-SALLEPLEYEL.COM

En 1988, le monde entier découvrait le chanteur Bobby McFerrin avec la chanson Don’t Worry Be Happy, allègre mélodie dont il était l’interprète, par sa seule voix créant les motifs rythmiques, l’accompagnement. Même si le choix des chansons qu’il va interpréter lors d’un concert est généralement décidé au dernier moment, et que l’improvisation vocale y a une grande part, il est probable que Bobby McFerrin, actuellement en tournée, et attendu vendredi 16 novembre, Salle Pleyel, à Paris, reprendra, pour faire plaisir au public, ce succès qui lui a valu trois Grammy Awards.

Que cela soit dans des envolées jazz, des citations d’airs de la musique classique, des voyages dans diverses cultures musicales traditionnelles, des reprises de tubes de la pop… il est inventif et formidablement musicien. Avec lui, pour cette tournée annoncée sur son site sous le nom Bobby McFerrin & Gimme 5 : Circlesongs, quatre chanteuses et chanteurs. S. Si.

Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e. Mo Ternes. Tél. : 01-76-49-43-13. Vendredi 16 novembre, à 20 heures. 105,50 €.

  • John Scofield à La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt, samedi 17 novembre

Affiche du concert de John Scofield, à La Seine musicale. / DR

En tournée européenne depuis le 25 octobre, passée pour sa partie française par Strasbourg, le 9, le quartette du guitariste John Scofield viendra la terminer, samedi 17 novembre, dans le bel écrin de l’auditorium de La Seine musicale, sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Avec lui, les musiciens avec lesquels il a enregistré l’album Combo 66 (Verve/Universal Music), publié fin septembre, le claviériste Gerald Clayton, le contrebassiste Vicente Archer et le batteur Bill Stewart.

Musicien déjà très assuré dans les années 1970, c’est son passage, de 1982 à 1986, au sein du groupe de Miles Davis, qui attirera sur lui une attention plus marquée. Depuis, sa carrière lui a permis de s’exprimer, selon les envies, les périodes, par le jazz classique, le funk, les rencontres avec de grandes formations, le blues. Le concert de La Seine musicale sera l’occasion d’entendre le talent d’improvisateur de cet instrumentiste à la sonorité chaleureuse, avec une attaque dynamique. S. Si.

La Seine musicale, île Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Mo Pont-de-Sèvres. Tél. : 01-74-34-53-53. Samedi 17 novembre, à 20 h 30. De 28 € à 65 €.

À RÉSERVER : Massive Attack, au Zénith de Paris, le 12 février 2019, au Zénith de Nantes, le 13, et à l’Arkea Arena de Bordeaux, le 14, pour les 21 ans de « Mezzanine »

Massive Attack - Angel
Durée : 05:25

Avec pas moins que cinq concerts donnés cet été en France, dont un passage aux Nuits de Fourvières, le collectif anglais Massive Attack emmené par 3D (Robert Del Naja) et Daddy G (Grant Marshall) ne compte pourtant pas s’arrêter là et annonce, pour février 2019, quatre concerts dans l’Hexagone. Une tournée qui toutefois se démarquera de 2018, puisque la figure de proue du mouvement trip hop célébrera sur scène les 21 ans de son troisième album emblématique, Mezzanine. Fusion alors inédite de new wave, hip-hop et dub, ce monument aussi souffreteux que sophistiqué, rencontra un succès planétaire – 200 000 albums écoulés en France – relayé par les singles Angel, Teardrop et Risingson.

Les places pour le Zénith parisien du 11 février s’étant envolées en quelques heures, une seconde date le 12 février a été ajoutée dans la foulée. Il reste par contre des places pour les concerts du Zénith de Nantes (le 13) et de l’Arkea Arena de Bordeaux (le 14). Pour cette tournée intitulée MezzanineXXI, la formation de Bristol promet un spectacle visuel et sonore réinventé, « une pièce unique de notre travail, selon 3D, notre propre nostalgie et introspective intérieure personnalisées ». Autre réjouissance, la discrète chanteuse Elizabeth Fraser (ex Cocteau Twins) qui avait posé sa voix enchanteresse sur le single Teardrop, officiera sur scène après douze années d’absence. D’autres collaborations devraient être annoncées d’ici les festivités. F. C.

Tournée MezzanineXXI de Massive Attack : Zénith de Paris, le 12 février 2019, de 45,50 € à 67,50 € ; Zénith de Nantes (Loire-Atlantique), le 13 février 2019, de 45,50 € à 51 € ; Arkea Arena de Bordeaux (Gironde), le 14 février 2019, de 40 € à 51 €.