Brexit : les dirigeants européens approuvent le « traité de retrait » du Royaume-Uni
Brexit : les dirigeants européens approuvent le « traité de retrait » du Royaume-Uni
Les Vingt-Sept ont précisé être en faveur d’une relation la « plus proche possible » avec Londres après l’entrée en vigueur, le 29 mars, de cet accord historique de divorce.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la première ministre britannique, Theresa May, le 24 novembre à Bruxelles. / Yves Herman / REUTERS
Les dirigeants européens ont approuvé dimanche 25 novembre un accord historique sur le retrait du Royaume-Uni de l’UE, ainsi que la déclaration ébauchant la relation post-Brexit avec ce pays, le premier à claquer la porte du projet européen. Ils ont en revanche affirmé être en faveur d’une relation la « plus proche possible » avec Londres après le Brexit.
« Le Conseil européen approuve l’accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique », écrivent les Vingt-Sept dans les conclusions du sommet.
Ce retrait a été qualifié de « tragédie » par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Ce « traité de retrait » inédit, négocié dans la douleur pendant dix-sept mois entre Londres et Bruxelles, devra toutefois encore passer l’épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle du parlement britannique avant d’entrer en vigueur le 29 mars 2019.
Voir le Royaume-Uni « quitter l’UE n’est pas un moment de jubilation ni de célébration, c’est un moment triste et c’est une tragédie », a déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à son arrivée au sommet extraordinaire à Bruxelles. « Il est maintenant temps pour chacun de prendre ses responsabilités », a déclaré de son côté le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier. « Nous resterons des alliés, des partenaires et des amis » avec le Royaume-Uni, a-t-il ajouté. « Il s’agit d’un accord pour un avenir meilleur, qui nous permet de saisir les opportunités qui nous attendent », a plaidé la Première ministre britannique, dans une « lettre à la nation » adressée dimanche aux Britanniques.
Emmanuel Macron a quant à lui estimé que le départ du Royaume-Uni montrait la nécessité de refonder l’Union européenne, et que cette question devait être au coeur des élections européennes de mai :
« Cela montre que notre Europe a besoin d’une refondation, très clairement, et c’est cette option que je soutiens et sur laquelle nous continuerons à travailler et qui doit marquer à mes yeux le débat des prochaines élections européennes ».
« Le meilleur compromis possible »
« Je crois que Theresa May s’est battue pour un bon accord, et pour l’UE c’est un résultat acceptable », a jugé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. « Les amis resteront des amis, jusqu’à la fin », avait tweeté samedi soir le président du Conseil européen, Donald Tusk, avant un entretien avec la dirigeante conservatrice, citant une chanson du chanteur Freddie Mercury. « Personne n’a voulu vaincre personne, nous étions tous à la recherche d’un accord juste et équitable. Et je crois que nous avons enfin trouvé le meilleur compromis possible », a-t-il écrit dans la lettre d’invitation au sommet, se réjouissant que les 27 aient « passé le test de l’unité et de la solidarité ».
L’UE et le Royaume-Uni ont mis plus d’un an à s’entendre sur le « traité de retrait » du Royaume-Uni et la « déclaration politique » qui fixe le cadre de leurs relations post-Brexit, notamment sur le plan commercial.
L’accord de retrait règle notamment la question de la facture que devra payer Londres à l’UE, sans la chiffrer, et prévoit une solution controversée pour éviter en dernier recours le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.
Cela va faire de l’Irlande du Nord « une colonie économique de l’UE », a une nouvelle fois fustigé depuis Belfast samedi l’ex-ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, donnant un aperçu des moments difficiles qui attendent Theresa May pour défendre l’accord au Royaume-Uni.
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