La nouvelle présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, le 28 novembre. / Shakh Aivazov / AP

L’ancienne diplomate française Salomé Zourabichvili est en passe de remporter l’élection présidentielle en Géorgie, selon des sondages diffusés mercredi 29 novembre par l’institut américain Edison Research.

La candidate soutenue par le parti au pouvoir Rêve géorgien obtiendrait 55 % des voix, contre 45 % pour son adversaire, le candidat du Mouvement national uni Grigol Vachadzé.

Mme Zourabichvili est issue d’une vieille famille géorgienne qui a dû fuir son pays pour la France en 1921, chassée par l’Armée rouge. Salomé Zourabichvili, cousine de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse, ne découvre la Géorgie qu’en 1986, avant d’être nommée ambassadrice de France dans le pays en 2003. Quelques mois plus tard, après que la révolution des Roses a mené au pouvoir le réformateur Mikheïl Saakachvili, elle reçoit la nationalité géorgienne et est nommée ministre des affaires étrangères.

Régime parlementaire

Il s’agit du dernier scrutin présidentiel au suffrage direct dans cette ancienne république soviétique du Caucase, qui passera à un régime parlementaire. Même si ces changements constitutionnels ont rendu le poste de président essentiellement symbolique, le vote était un test pour Rêve géorgien.

Au premier tour, le 28 octobre, Mme Zourabichvili avait échoué à remporter plus de 50 % des voix au premier tour, un score perçu comme un désaveu pour le parti au pouvoir, fondé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili. Elle était arrivée première avec 38,64 % des voix, contre 37,76 % pour M. Vachadzé.

Signe des tensions autour du scrutin, l’opposition a accusé le gouvernement d’intimider des électeurs et affirmé que des militants du Rêve géorgien avaient agressé des membres du parti d’opposition. Trois ONG géorgiennes, dont la branche locale de Transparency International, ont affirmé la semaine dernière détenir la preuve que le gouvernement avait imprimé de fausses cartes d’identité pour truquer le second tour en faveur de Mme Zourabichvili.

Cette dernière a affirmé, de son côté, qu’elle et ses enfants avaient reçu des menaces de mort. Sur le fond, les deux favoris se rejoignent pourtant sur plusieurs points : tous deux militent notamment pour un rapprochement avec l’Union européenne et l’Otan.