Plusieurs éditions de journaux du groupe Ouest-France n’ont pas pu être diffusée, jeudi 27 décembre. Des manifestants ont bloqué des camions à la sortie d’une imprimerie du groupe en Loire-Atlantique, a affirmé la direction.

« Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’imprimerie du groupe Sipa Ouest-France à La Chevrolière, au sud de Nantes, en Loire-Atlantique, a été bloquée à partir de 23 h 30 par un groupe d’une vingtaine de personnes se réclamant des “gilets jaunes” », selon un communiqué publié sur le site de Ouest-France.

« Mécontents de la couverture »

Il s’agissait de manifestants « mécontents de la couverture du mouvement par nos titres, déplorant que certains gilets jaunes aient pu être taxés d’antisémitisme suite aux incidents survenus le week-end dernier à Paris », précise la direction du groupe. « Plus de 180 000 exemplaires de Ouest-France (éditions de Vendée et de Loire-Atlantique), de Presse Océan et du Courrier de l’Ouest » n’ont pu être distribués.

Toutes les éditions impactées ont été mises en ligne gratuitement sur les sites Internet du groupe. Selon Ouest-France, c’est la première fois depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », le 17 novembre, que ses journaux sont visés. La direction a « déjà mandaté son avocat pour déposer plainte » contre cette action qui, selon elle, « porte gravement atteinte à la liberté de la presse et à la démocratie ».

Un blocage d’autant plus incompréhensible pour le quotidien « que dans les éditions de Loire-Atlantique, il y avait un papier qui donnait la parole aux “gilets jaunes, qui présentait quelques-uns [des manifestants] heureux de la solidarité que cela pouvait créer entre eux », a souligné Philippe Boissonnat, adjoint au rédacteur en chef de Ouest-France et directeur des rédactions.

Nouvelles mobilisations

Faute de réponses « suffisantes » du gouvernement à leurs revendications, les « gilets jaunes » seront par ailleurs de nouveau mobilisés ce week-end, dans la nuit du Nouvel An et courant janvier, selon plusieurs figures du mouvement.

Initiatrice de la pétition réclamant une baisse des prix du carburant à l’origine du mouvement, Priscillia Ludosky dénonce par exemple dans un communiqué des mesures « insuffisantes », réclamant notamment « une baisse sérieuse de toutes les taxes et impôts sur les produits de première nécessité » (énergie, logement, transports, produits alimentaires, vêtements), une baisse « significative » des traitements et salaires des élus et hauts fonctionnaires et la mise en place du référendum d’initiative citoyenne (RIC).

Des rassemblements et blocages ont ainsi été annoncés dans les régions de Rennes, Marseille et Bordeaux, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Un groupe Facebook, regroupant plusieurs milliers de personnes, organise également un nouveau rassemblement la nuit de la Saint-Sylvestre à Paris, sur les Champs-Elysées, pour « continuer la lutte pacifiquement et de façon festive ».

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Carburant, pouvoir d’achat : les raisons de la colère

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Face à la police et à la justice