Donald Trump défend son mur sur un ton présidentiel et sans rien lâcher
Donald Trump défend son mur sur un ton présidentiel et sans rien lâcher
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
A l’occasion de sa première allocution à la Nation depuis le bureau Ovale, le président des Etats-Unis a réclamé 5,7 milliards de dollars pour financer l’édifice.
Donald Trump lors de son allocution à la nation depuis le bureau Ovale à Washington, le 8 janvier. / CARLOS BARRIA / AFP
Lors de sa première allocution à la nation depuis le bureau Ovale de la Maison Blanche, mardi 8 janvier, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a réclamé 5,7 milliards de dollars pour financer son mur à la frontière avec le Mexique.
Le républicain, qui a longtemps dénoncé l’immigration clandestine à la frontière, a choisi dans son discours de se focaliser sur des aspects « humanitaires », estimant que la situation critique est plus vaste et ne peut être résolue qu’avec l’établissement d’un mur le long de la frontière américano-mexicaine. « Notre frontière sud est la porte d’entrée de vastes quantités de drogue, dont méthamphétamine, héroïne, cocaïne et fentanyl », a ainsi décliné le 45e président des Etats-Unis.
Le locataire de la Maison Blanche a, au cours de son allocution, insisté sur la « crise humanitaire et sécuritaire grandissante » alors que le mur qu’il réclame de ses vœux est à l’origine depuis plus de deux semaines d’une paralysie partielle des administrations fédérales (« shutdown »).
Américains pris en « otages »
Donald Trump a rejeté une fois de plus la responsabilité du « shutdown » sur les démocrates, qui selon lui « refusent de financer la sécurité aux frontières ». Il a toutefois appelé l’opposition à le rencontrer à la Maison Blanche, arguant qu’il était « immoral » pour des « politiques de ne rien faire ».
Les démocrates, opposés au financement de ce mur qu’ils jugent « immoral », coûteux et inefficace, ont immédiatement dénoncé l’absence de main tendue du président. Leur cheffe de file à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui s’est exprimée dans la foulée de M. Trump, a estimé que ce dernier prenait les Américains « en otages » : « Voici les faits : le président Trump (…) doit cesser de créer de toutes pièces une crise » migratoire et humanitaire à la frontière « et doit rouvrir le gouvernement ».
S’appliquant à prendre un ton grave au cours de son intervention de neuf minutes, il n’a pas mentionné la possibilité de recourir à une mesure d’urgence exceptionnelle – le « National Emergencies Act » – qui lui aurait permis de contourner le Congrès et de s’appuyer sur l’armée pour construire l’édifice.
Depuis dix-huit jours, quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux sont contraints soit à rester chez eux, soit à devoir attendre la fin du blocage pour être payés. Et le record du plus long « shutdown » de l’histoire pourrait bientôt tomber : 21 jours, entre fin 1995 et début 1996, sous la présidence de Bill Clinton.